De nombreuses études démontrent que l’intérêt du bio n’est pas flagrant. Même si elles s’accordent pour dire que le taux d’antioxydants dans les fruits, les légumes et céréales, ainsi qu’un taux de «bons» acides gras dans les produits laitiers et les œufs bio, est un peu plus élevé.

Des résultats peu surprenants d’après Stéphane Bellon (Inra) qui rappelle que le cahier des charges bio n’implique que la suppression des engrais chimiques. Soit un seul des multiples facteurs qui influencent la richesse nutritionnelle des végétaux : météo, climat, moment de la récolte, etc.

Mais paradoxalement, l’intérêt pour la santé, d’une alimentation bio est plus perceptible.

Bien que peu d’études aient évalué le lien direct d’une alimentation bio sur la santé, et hors quelques risques d’allergies diminués chez les enfants et que les résultats globaux ne soient pas concluants, on peut toutefois dire par bon sens que manger bio est plus sain pour la simple raison que cette alimentation nous expose moins aux pesticides et engrais chimiques.

Or, le lien direct entre exposition aux pesticides et maladie est lui démontré, rappelle le professeur Barouki de l’Inserm.

A été établi le lien direct entre les pesticides et engrais chimiques et le cancer de la prostate, la maladie de parkinson, certains cancers hématologiques chez les agriculteurs, ainsi que dans le développement in utéro de l’enfant et pendant l’enfance.

Du côté de la production animale, l’intérêt du bio est nettement moins évident encore.

Une étude démontre un avantage indirect à l’usage restreint des antibiotiques
chez l’animal : une réduction du risque de résistance à ces produits.

En conclusion, on peut dire qu’au vu des lois européennes concernant les produits bio
et leur label, on peut dire que les produits possédant le label AB peuvent posséder des pesticides et substances chimiques, sans doute à un taux moindre que les produits non bio.

Que la valeur nutritionnelle des produits, qu’ils soient bio ou pas, est absolument identique.

Mais que par contre la facture d’un panier de courses alimentaires de produits bio, est 70% plus élevée que celle d’un panier de produits non bio.

A chacun donc de décider en fonction de son budget et de ses craintes pour sa santé,
de manger bio ou pas.

L’équilibre pourrait se trouver dans le mélange des deux.

Manger bio tout ce qui est soumis à de grands risques de pesticides et donc de maladies, comme les fruits et les légumes, le lait, les fromages, les œufs, et continuer de s’alimenter avec des produits non bio qui de toute façon peuvent l’être réellement difficilement, comme le café, le vin et toutes les épiceries diverses que nous trouvons dans nos assiettes.

 

Que dit la loi européenne sur le bio

Le secteur du bio est florissant et jouit d’une croissance à deux chiffres et la part de surfaces agricoles bio pourrait se hisser jusqu’à 20% des terres cultivables.

Les optimistes parlent de 50% dans les trente années qui viennent.

L’Union Européenne souhaitait accompagner ce processus par des exigences plus grandes du label AB.

La principale motivation des acheteurs de bio étant l’attention qu’ils portent à leur santé, hors la Commission Européenne a déjà dû renoncer à son ambition dans le domaine du contrôle qui visait à déclasser les produits contaminés.

Son projet soutenu en autre par la Belgique et l’Italie, ne l’a pas été par certains États, dont la France qui a revendiqué le principe d’obligation de moyens et non de résultats.

Autrement dit le label AB ne signifie pas que vos légumes et fruits ne possèdent pas de pesticides ou d’engrais chimiques, mais simplement que le producteur tente de travailler dans le sens de moins d’engrais ou pesticides. C’est la seule obligation qu’il ait selon la Commission Européenne, et hélas, à cause de la France.


> Aucune différence

Sur une étude faite sur carottes et citrons, bio et non bio, aucune différence notable que le plan nutritionnel qui ont à peu près les mêmes quantités d’eau, de sucres et de fibres.

Au niveau des vitamines toutes les carottes possèdent autant de bétacarotène. 

Et si les citrons non bio ont eu une teneur plus élevée en vitamine C, ce n’est pas pour autant déterminant dans l’alimentation : tous les citrons, bio ou pas, couvrant 100% des besoins journaliers.

De la même façon que les légumes et fruits bio, même possédant un taux légèrement plus élevé en antioxydants, ne démontrent  pas une différence notoire en matière nutritionnelle. 

Par contre l’analyse des pesticides est sans appel. 

On n’en trouve pas dans les échantillons de légumes et fruits bio testés, alors que les légumes et fruits non bio testés en possèdent, faiblement, mais en possèdent. Ils possèdent aussi certaines substances issues de pesticides, comme des dithiocarbamates, soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens.