Le tai-chi-chuan a été testé et s’avère efficace sur les symptômes de plusieurs maladies, même si un effet placébo ne peut être exclu du fait de l’absence de comparaison en aveugle. C’est le cas pour la fibromyalgie, pour la polyarthrite rhumatoïde et l’arthrose du genou, ainsi que dans la maladie de Parkinson et dans la lutte contre la douleur. Il est également associé à la longévité. Le pratiquant de Bagua Zhang et de Taji Quan nommé Lu Zijian a vécu jusqu’à 118 ans et a pratiqué jusqu’à l’âge de 116 ans. D’autres pratiquants de cet art sont très âgés, souvent centenaires, comme Li Zi Ming et Wu tunan.
Les origines du tai-chi-chuan sont encore mal connues et sources de nombreuses controverses. Pour mieux marquer son origine, il convient d’abord de le distinguer d’autres pratiques corporelles chinoises plus anciennes liées ou non au «Taoïsme». Plusieurs hypothèses existent alors, certaines relevant des mythes et d’autres mieux fondées historiquement.
Le tai-chi-chuan en tant qu’art martial interne insiste sur le développement d’une force souple et dynamique appelée jing , par opposition à la force physique pure li.
Une des règles du tai-chi-chuan est le relâchement song Ce relâchement garantit la fluidité des mouvements et leur coordination. Une fois la relaxation song installée, le pratiquant va développer le pengjing, force interne consistant à relier chaque partie du corps en restant relaxé. Selon un dicton : «Une partie bouge, tout le corps bouge ; une partie s’arrête, tout le corps s’arrête». Le pengjing est la force caractéristique du tai-chi-chuan; on peut lui trouver une analogie avec une boule élastique.
Frappez la boule et votre coup sera retourné contre vous. Plus simplement, le tai-chi-chuan contrôle les mouvements en exerçant des forces tangentielles ou de rotation.
Le tai-chi-chuan porte une attention particulière à l’enracinement. L’énergie doit aussi s’élancer des «racines» que constituent les pieds, puisque ce sont généralement eux qui, dans la majorité des cas, vont amorcer le coup que transmettra la main, ou tout autre partie frappante. On dit parfois, «le pied donne le coup, la hanche dirige et la main transmet». L’énergie provient des pieds, puis elle est dirigée par la taille avant d’être transmise par les mains.
Il implique un travail sur le souffle et non sur la force brute. C’est pourquoi l’entraînement est tout d’abord exécuté lentement pour sentir les flux du souffle qi, en vue d’exercices d’alchimie interne plus approfondis. Le centre de gravité et la respiration doivent être amenés au niveau de l’abdomen, au dantian inférieur.
Les exercices de «poussées de mains» permettent d’appliquer les principes du tai-chi-chuan avec un partenaire, et ceci de manière progressive. Ils développent la sensibilité du pratiquant et ainsi sa capacité à transformer une action de l’adversaire à son avantage. Ils sont un prélude au combat libre sanshou.
Principaux pas
La position des jambes, primordiale, accompagne tous les mouvements. Le tai-chi-chuan en utilise trois principales qui sont le pas du cavalier mǎbù , le pas de l’arc gōngbù et le pas vide xūbù .
Les pas s’exécutent de manière plus ou moins accentuées selon les styles. Les déplacements restent axés sur huit directions principales, équivalentes à celles de la rose des vents, issues du taiji et des huit trigrammes.
Technique principale
Le tai-chi-chuan comme pratique de combat utilise huit techniques principales, qui sont appuyer an ; cueillir cai ; presser ji ; heurter kao ; séparer lie ; tirer lu ; parer et projeter peng ; le coup de coude zhou
Technique de frappe
Outre la frappe du coude, le tai-chi-chuan utilise la frappe avec le poing détendu et la frappe avec l’index replié et soutenu par le pouce. Les pieds infligent le coup de talon, le fouet de la pointe du pied, et les coups de pied circulaire vers l’extérieur ou l’intérieur. Le genou frappe également. Il existe aussi des techniques de frappe avec la paume et les doigts (en forme de pique).
Entraînement
En dehors de l’apprentissage des mouvements, postures et respirations, la pratique du tai-chi-chuan comprend des exercices d’assouplissement et de relâchement des muscles et des articulations, destinés à favoriser la circulation du qi et appelés daoyin fa, littéralement technique (fa) pour entretenir (yin) la voie (dao). Il existe également des exercices nommés yiyin fa, qui consistent en des mouvements visant à développer la sensation de coordination entre les jambes, le bassin, la colonne vertébrale et les bras qui donnent au tai-chi-chuan son efficacité martiale.
L’enchaînement proprement dit se nomme taolu, encore nommé gongjia; perfectionnement du style. Il peut être pratiqué à trois vitesses ; une fois à vitesse normale pour corriger les mouvements, une seconde fois un peu plus rapidement pour habituer le corps à l’unité dynamique du début à la fin, et une troisième fois lentement, comme une phase méditative, pour travailler la circulation du qi.
Les exercices à deux se nomment : Tuishou, qui consiste à apprendre à sentir la force et les mouvements d’autrui en poussant puis absorbant, avec les mains comme point de contact; et sanshou, forme de combat libre qui met en application les mouvements du tai-chi-chuan.
Baduanjin
Les Baduanjin, huit pièces de brocart, sont une série d’exercices de qigong utilisés dans certaines écoles pour préparer le corps à la pratique du tai-chi-chuan. Le but est d’ouvrir les trois portes (sānguān), c’est-à-dire dénouer les épaules, la taille et les hanches afin de faciliter la circulation du qi. Popularisés par le général Yue Fei au XIIe siècle pour entretenir ses troupes, ils évoquent le brocart, longue étoffe de soie brodée portée par les nobles, et symbole de bonne santé. Ils enchaînent huit mouvements aux noms évocateurs : soutenir le ciel par les mains, bander l’arc et viser l’aigle, séparer le ciel et la terre, la chouette regarde vers l’arrière, l’ours se balance, toucher les pieds des deux mains, serrer les poings, ébranler la colonne de jade. Les premières traces écrites de ces exercices peuvent se retrouver dans des textes de l’époque Song, le Dao Shu et le Yijian Zhi.
Enchainement
Le grand enchaînement ou «forme longue» se compose de 75 à 108 mouvements (selon la façon de les décompter des différentes écoles) correspondant à une ou plusieurs applications martiales. Il s’exécute lentement et vise à développer une forme de corps particulière. Il doit s’exécuter dans le respect des grands principes théoriques du taijiquan (port de tête, détente de la poitrine, des aines et de la taille, poids dans les coudes et les épaules, coordinations, intention, vide et plein, fluidité, calme, etc.).
Le style Chen comporte en sus un enchaînement plus court et plus rapide incluant de nombreux mouvements explosifs, les poings canons.
Le tuishou
Le Tuishou est la forme principale de travail à deux du tai-chi-chuan. Son but est d’apprendre à «écouter» le partenaire, à comprendre la force qu’il exerce, puis à la transformer à son avantage. Les bras doivent toujours rester en contact et s’adapter aux mouvements du partenaire. Il peut prendre des formes codifiées à pas fixes ou pas mobiles ou des formes libres qui ne sont pas sans évoquer la lutte, notamment en Chine.