L’excès de cholestérol est néfaste pour la santé et peut conduire sur le long terme à un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral ou une artérite des membres inférieurs.
En France, le cholestérol serait à l’origine d’un infarctus sur deux et près de 20% de la population adulte présenterait une hypercholestérolémie, d’où l’importance de contrôler régulièrement ses taux de cholestérol en effectuant un bilan lipidique.

 

Distinguer le bon et le mauvais cholestérol

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le cholestérol est un lipide essentiel à l’organisme : il compose et maintient la structure des membranes des cellules de notre corps et joue un rôle dans la synthèse de certaines hormones.

La majeure partie du cholestérol nécessaire à l’organisme est fabriquée par le foie tandis que le reste du cholestérol est apporté par l’alimentation. Il n’existe pas deux molécules de cholestérol mais plutôt deux protéines responsables de son transport dans l’organisme,
via le sang :
• Les lipoprotéines de haute densité (HDL) correspondent au «bon» cholestérol. Elles ont pour rôle d’empêcher la formation de plaques d’athérosclérose sur la paroi des artères.
Les HDL apportent au foie le surplus de cholestérol accumulé dans les organes afin qu’il y soit éliminé.
• Les lipoprotéines de faible densité (LDL) font référence au «mauvais» cholestérol .
A l’inverse des HDL, ces protéines distribuent l’excès de cholestérol aux différents organes, ce qui favorise le dépôt lipidique sur la paroi des artères et donc l’apparition de plaques d’athérosclérose.

Une prise de sang faite à jeun et une analyse biologique permettent de dépister l’hypercholestérolémie, c’est-à-dire l’excès de «mauvais» cholestérol (LDL) dans le sang.

L’hypercholestérolémie se développe au fil des années dans le plus grand silence : comme elle n’entraîne aucun symptôme visible, il est indispensable d’effectuer régulièrement un bilan lipidique (tous les 5 ans pour une personne en bonne santé).

Le bilan lipidique évalue les taux de cholestérol HDL, de cholestérol LDL, de cholestérol total et de triglycérides :
• Le taux de cholestérol total correspond aux taux de cholestérol HDL et LDL, ainsi qu’à 1/5 du taux de triglycérides. On considère que ce taux total est «normal» lorsqu’il est inférieur à 2g/L tout en sachant que cette «norme» varie selon l’état général d’une personne et de certains facteurs tels que les antécédents personnels et familiaux de maladie cardio-vasculaire, le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité, le tabagisme…
• Le taux de cholestérol LDL doit, quant à lui, ne pas dépasser 1,6 g/L mais ce chiffre peut être revu à la baisse par un professionnel de santé en fonction du sexe du patient, de son âge, de son indice de masse corporelle (Poids/Taille) de ses antécédents familiaux cardio-vasculaires, ainsi que des autres facteurs de risque connus (diabète, l’hypertension artérielle, maladie rénale ou thyroïdienne, prise de médicaments…).
• Enfin, pour une protection du cœur optimale, le taux de cholestérol HDL, doit être supérieur à 0,45 g/L.

 

Bon à savoir

• Les triglycérides sont un autre type de lipides circulant dans le sang. Ils proviennent essentiellement de la synthèse hépatique (le foie) et de l’alimentation (sucres et alcool).
• Un taux élevé de triglycérides (plus de 1,50 g/L) favorise le développement de maladies cardio-vasculaires. Le taux de triglycérides est la plupart du temps mesuré en même temps que le cholestérol durant le bilan lipidique.

 

Les dangers de l’excès de cholestérol

En excès dans le sang, le «mauvais» cholestérol est dangereux sur le long terme pour la santé : il détériore les artères (formation des plaques d’athérosclérose), il favorise les caillots et les accidents cardio-vasculaires.

L’athérosclérose, première maladie cardio-vasculaire du Monde, est la conséquence de l’hypercholestérolémie Elle se traduit par la présence d’une plaque lipidique qui va évoluer au fil des années : augmentation de volume, épaississement progressif de la paroi entraînant la réduction de la lumière des artères touchées et la gêne du passage du sang oxygéné vers l’organe irrigué. Il en résulte des douleurs d’angine de poitrine si une artère coronaire est touchée.

 

On distingue 2 types de complications de l’athérosclérose

• La croissance lente et progressive de la plaque d’athérome entraînant la stétose de l’artère et des conséquences à l’effort.
• La paroi interne de l’artère se fissure de façon brutale (rupture de la plaque) et entraîne la formation d’un caillot appelé thrombus. En bloquant la circulation du sang, le thrombus entraîne un infarctus du myocarde si ce dernier est localisé dans une artère coronaire,
un accident vasculaire cérébral (AVC) si il se trouve dans une artère carotide ou une ischémie aigüe des membres inférieurs si l’obstruction a lieu dans une artère irriguant les membres inférieurs.

Dans certains cas, il arrive que la plaque d’athérome se détache de la paroi artérielle et passe dans la circulation, on appelle ce phénomène l’emboi. D’après l’Inserm, 80% des cas de morts subites sont provoquées par la rupture d’une plaque d’athérome.

L’athérosclérose est une pathologie silencieuse grave qu’il est nécessaire de prévenir en agissant sur plusieurs facteurs de risque notamment l’excès de cholestérol, l’hypertension artérielle, le tabagisme et l’obésité.

 

Maîtriser son taux de cholestérol

Quelles sont les causes d’un excès de cholestérol ?
On distingue 4 grandes causes à l’excès de cholestérol
• Des facteurs alimentaires : L’influence de l’environnement et de l’alimentation est prépondérante. Une alimentation trop riche en graisses saturées provenant des graisses animales, de certaines viandes et des dérivés gras du lait à une influence directe sur le taux de cholestérol.
• Des facteurs génétiques et héréditaires : L’hypercholestérolémie ne se transmet pas systématiquement entre générations (sauf certaines formes familiales rares) mais on retrouve souvent plusieurs cas au sein d’une même famille.
• Certaines maladies du foie, des reins ou de la thyroïde qui favorisent une élévation du taux.
• Certains médicaments comme les diurétiques, les anti-acnéiques, les contraceptifs oraux, ou la cortisone qui peuvent être directement responsables de taux élevés de cholestérol.

 

Comment abaisser son taux de cholestérol ?

Le régime méditerranéen, une autre façon de s’alimenter : on meurt beaucoup moins d’infarctus dans les pays méditerranéens que dans le reste du monde et c’est en grande partie grâce à l’alimentation. Les habitudes alimentaires séculaires des Grecs et des Crétois ont été examinées à la loupe par les nutritionnistes et elles sont devenues le symbole de l’alimentation santé.

Point fort du régime méditerranéen : les végétaux, en particulier les fruits et les légumes frais. Privilégiez les céréales, l’huile d’olive en assaisonnement, les légumes en grande variété (tomates, poivrons, courgettes, aubergines, concombres, fèves, lentilles…), les fruits en abondance, le poisson (toutes variétés) deux à trois fois par semaine.
Consommez modérément des fromages frais et de la viande en privilégiant les viandes blanches, et, si vous buvez du vin, limitez-vous à deux verres par jour.

On l’aura compris, la modification de son alimentation est la première étape, indispensable, pour réussir une diminution d’un taux trop élevé de cholestérol.

Les bons réflexes à adopter :
• Manger beaucoup de légumes verts et de crudités (au moins une portion de chaque par jour) et au moins deux fruits frais.
• Utiliser des huiles végétales (tournesol, olive, colza…) pour la cuisine et l’assaisonnement, afin de réduire l’ingestion de graisses saturées néfastes. Éviter les margarines dures (du type Végétaline), les huiles de palme et de coprah.
• Manger légèrement le soir en préférant se rattraper le matin, au petit-déjeuner (c’est pendant la nuit que le foie fabrique du cholestérol). La sagesse populaire formalisait ainsi cette règle : «Au petit déjeuner, repas de roi ; au déjeuner, repas de prince ; au dîner, repas de mendiant».
• Manger du poisson (y compris les poissons gras) au moins deux fois par semaine.
• Diminuer les apports en graisses saturées (d’origine animale terrestre) : éviter le beurre, la crème, les charcuteries et les viandes grasses, les fromages gras, les pâtisseries, viennoiseries, tartes salées et pizzas qui comportent souvent une grande quantité de graisses. Préférer les viandes blanches : veau, dinde et poulet.

Apprendre à lire les étiquettes sur les aliments et les plats préparés. Elles apportent souvent de nombreuses informations sur la quantité et le type de lipides. Dans la mesure du possible, retrouver le plaisir de la cuisine, dans laquelle on peut contrôler exactement ce que l’on mange, à la nourriture industrielle.

La diététique est un traitement à part entière. Dans bon nombre de cas, la simple modification des habitudes alimentaires et la reprise d’une activité physique régulière sont suffisantes.

Les traitement médicamenteux et les acides gras
Les acides gras dits Oméga 3 sont particulièrement bons pour les artères. Ils fluidifient le sang et évitent la formation de caillots.

On les trouve dans :
• Les huiles de soja, de noix, de colza, en assaisonnement.
• Dans les poissons gras (saumon, thon, hareng, maquereau, sardine, etc).
Les hypocholestérolémiants, médicaments abaissant le cholestérol sont efficaces et bien tolérés. Leur prescription doit cependant rester exceptionnel chez le patient à faible risque cardio-vasculaire.

La priorité est de traiter les patients à haut risque, pour lesquels le cholestérol LDL doit être inférieur à 1 g/l (malades avec des antécédents de maladie coronaire ou d’accident vasculaire cérébral, ou d’artérite des membres inférieurs compliquée), ainsi que les diabétiques de type 2 avec complications rénales.

Enfin, les personnes avec un risque cardio-vasculaire élevé, c’est à dire qui, à 10 ans, ont soit un risque de faire un événement cardio-vasculaire supérieur à 20 %, soit un risque de mourir d’un événement cardio-vasculaire supérieur à 5%.

 

L’hypertension artérielle, le tueur silencieux

Maladie typique des pays développés, l’hypertension artérielle constitue l’un des premiers facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux. Qualifiée de maladie «silencieuse», elle ne présente aucun symptôme ni signe particulier. Résultat, bien souvent, l’hypertendu ne sait pas qu’il l’est. Il est donc indispensable de surveiller régulièrement sa pression artérielle.

Sources : Fédération Française de Cardiologie