Le cholestérol est une molécule qui fut découverte en 1758 par François Poulletier de La Salle (Felgten 1993). Cette molécule est vitale pour l’ensemble du corps humain. Pourquoi ? Car c’est un composant majeur des membranes cellulaires, contribuant à leur stabilité et au maintien de leur structure.

 

Il permet de fluidifier la membrane cellulaire en évitant la cristallisation des acides gras et agit aussi sur les phospholipides en diminuant la fluidité membranaire lorsque le corps est à 37°, mais il empêche aussi l’agglomération des phospholipides à des températures plus basses. Ce dernier joue un rôle vital dans la synthèse de neurotransmetteurs, contribuant ainsi à la propagation de l’influx nerveux. Le métabolisme du cholestérol est un précurseur de nombreuses molécules tels que les hormones sexuelles, l’ubiquinone ou Coenzyme Q10 (CoQ10 : antioxydant naturel), mais aussi la protéine Tau qui contribue la stabilité des microtubules des axones. Aujourd’hui le cholestérol est souvent considéré comme quelque chose de grave et à risque, il faut dans un premier temps différentier ce qui sera appelé le « mauvais » cholestérol ou Low Density Lipoprotein (LDL) et le « bon » cholestérol ou High Density Lipoprotein (HDL). Dans ces deux appellations il n’est nulle mention du cholestérol, car ce n’est pas ce dernier qui est directement mis en jeu mais son transporteur : la lipoprotéine. Les lipides sont insolubles dans l’eau et donc le sang. Pour pouvoir circuler dans ce dernier les lipides vont être transportés par une molécule hydrosoluble. Ces transporteurs sont des protéines fixées à des lipides qui seront appelés : lipoprotéines. Pour bien comprendre la différence entre HDL dit «bon» cholestérol et LDL «mauvais» cholestérol il est important de détailler ces deux derniers

1. Le(s) Cholestérol(s)

a. Le bon cholestérol (HDL)
Le cholestérol considéré comme « bon » est lié à la densité de ses transporteurs (C.f introduction ; lipoprotéines). Effectivement le mot « High » dans High Density Lipoprotein vient du fait que les transporteurs du cholestérol vont permettre d’évacuer la majeure partie de ce dernier jusqu’au foie afin de l’éliminer, ce qui aura pour effet de réguler le taux de cholestérol (Singh et al. 2007).

b. Le mauvais cholestérol (LDL)
Le rôle du LDL est de transporter le cholestérol libre dans le sang et à travers le corps pour l’apporter aux cellules. La plaque d’athérome qui est l’étape finale de l’augmentation de LDL se décrit en plusieurs étapes :
D’abord le corps est soumis à différentes agressions physiologiques (le mode de vie sédentaire, l’alimentation avec des aliments riches en sucres raffinés et en graisses saturées, le tabagisme, les gaz d’échappements). Tout cela va contribuer à produire des radicaux-libres (molécules instables agressant les autres molécules, provoquant des inflammations) dans l’organisme et induire un état de stress oxydatif. Cela va contribuer à la création de petites brèches dans les parois vasculaires, induisant un dépôt stagnant et progressif de lipoprotéines. S’accumulant les unes aux autres cela aura pour effet de créer la strie lipidique qui est la première étape du processus inflammatoire amenant à la plaque d’athérome.

Ce constat apparaît alarmant mais il existe bien des solutions pour contrer le LDL et l’apparition d’une plaque athéromateuse (Di Angelantonio et al. 2009).

 

2. Les traitements contre le LDL

a. Les statines
De nos jours les statines sont le médicament le plus prescrit dans ce qui pourrait être appelé «la lutte contre le cholestérol». Ce médicament a pour effet de réduire de manière significative ce dernier (HDL comme LDL) (Paaladinesh et al. 2006), permettant ainsi de diminuer le risque de survenue ou de récidive de maladies résultant du rétrécissement ou de l’occlusion des artères. Les statines sont tout de même très controversées au sein de la communauté scientifique à cause de leurs nombreux effets indésirables (Michel de Lorgeril, 2007 ;  Berthold et al., 2006 ; Gaist et al., 2001).

b. L’alimentation
Un très bon remède antioxydant n’est autre que l’alimentation. Effectivement la consommation de légumes crus ou peu cuit permettrait de conserver un maximum de nutriments bon pour le corps (qui sont généralement détruits lors d’une cuisson trop longue). Les fruits frais sont aussi des «médicaments naturels» impactant sur la création d’antioxydants.

Quelques exemples de légumes riches en antioxydants
Légumes : Epinards, choux, betteraves, carottes (crus), tomates.
Fruits : Kiwi, fruits rouges, oranges pressées, myrtilles.
Oléagineux : Noix, noisettes, amandes.
Huiles : D’olive, de noix, de colza.
Boissons : Thé vert, thé noir

Bien sûr ces aliments doivent être mangés de manière équilibrée, il ne faudra pas faire d’excès, tout est une question d’équilibre. Pour lutter contre le LDL l’activité physique est (combiné à une alimentation saine) un des meilleurs moyens.

c. L’activité physique
Il est montré au travers de différentes études que la pratique d’une activité physique régulière va réduire les risques cardio-vasculaire (Scheen A.J et Paquot N., 2001). L’exercice et la pratique d’une activité physique vont jouer un double rôle dans la gestion du taux de cholestérol et la réduction des risques cardio-vasculaire avec pour rôle significatif d’augmenter le taux de bon cholestérol (HDL) à la suite d’activités physiques répétées et régulières dans des intensités modérées et supérieures. Elle va par ailleurs contribuer à une diminution des triglycérides qui jouent eux aussi un rôle prépondérant dans les risques cardiaques (Kraus et al., 2002). On parle de double rôle car nous connaissons les effets de l’activité physique sur l’augmentation du HDL et la réduction des risques cardio-vasculaires. Récemment des études ont montré que certaines pratiques physiques jouaient un rôle dans la réduction des LDL présent dans l’organisme (Baltic et al., 2015). Les recommandations officielles sont de l’ordre d’une pratique de marche rapide ou de jogging, cinq fois par semaine pendant 30 à 60 minutes. Or très peu de monde trouve le temps, la motivation ou l’envie de pratiquer de manière aussi soutenue et régulière nous allons voir comment nos activités de la vie quotidienne peuvent nous rapprocher au maximum des recommandations officielles et par conséquent réduire les risques cardio-vasculaires.

Tableau comparatif
des intensités
d’activités physiques

Activités
domestiques

Activités d’entraînement
et sportive

Très léger

S’habiller, écrire,
repasser, faire le lit,
mécanique, laver les vitres

Marche 4km/h, yoga, bowling

Léger

Cirer le parquet,
porter des charges de 6 kg
en montant l’escalier

Marche 6 km/h, vélo sur sol plat,
gym douce, golf, aquagym

Moyen

Porter des charges de 7 à 10 kg
en montant l’escalier, Passer l’aspirateur

Marche rapide 7 km/h,
marche enmontée, natation (brasse lente), rameur

Elevée

Porter des charges de 11 à 22 kg
en montant les escaliers

Trottinement 8 km/h, vélo sur route à déni-velé variable,
football, gymnastique intense, corde à sauter

Très élevée

Porter des charges de 22 à 33 kg
en montant les escaliers

Course 11 km/h, handball, squash, tennis

 

3. Quelles activités ?

a. Les activité physique
Une activité physique d’intensité moyenne peut être assimilé à de la marche rapide, en montée, ou par exemple à des mouvements de brasse en natation et devrait être pratiquée au moins 30 minutes consécutive pour avoir un effet optimal. Tandis que le jogging à faible allure, le vélo avec dénivelé et les pratiques telles que le football sont considérées comme des dépenses élevées, entre autres on retrouve des activités plus intenses telles que la course à plus de 11km/h, le handball, basketball, squash…nombreux sports de balle, et tous les sports nécessitant une demande énergétique rapide et intense. La pratique de ces sports permet d’obtenir des effets similaires au premier mais en un temps plus réduit 20 minutes par session.

b. Les actes de la vie quotidienne
Très peu de personnes pratiquent une activité physique sportive de manière intensive. Pour améliorer votre santé grâce à l’activité vous n’êtes pas obligé de vous inscrire dès maintenant dans un club, certes cela vous aidera à avoir une quantité d’activité physique importante mais vous pouvez commencer en douceur. Commencer par adopter un mode de vie actif, vous habitez en ville, privilégiez vos déplacements à pied, à vélo pour vous rendre sur votre lieu de travail. Ne prenez plus l’ascenseur mais plutôt les escaliers et ceux même si vous portez vos courses, le travail physique en sera d’autant plus important. Il est important de profiter de chaque occasion disponible pour être actif, promenade en famille, entre amis, randonnés à vélo, jardinage, entretien de votre domicile font partie des dépenses nécessaire pour être en bonne santé.

 

4.Conclusion

a. Par où commencer ?
Il sera bon de rappeler que le cholestérol est une substance vitale au bon fonctionnement de l’organisme et que ce qu’il faudra surveiller est le taux de LDL. Pour lutter contre ce dernier vous pourrez pratiquer une activité physique adaptée à votre condition physique et adopter une alimentation saine ce qui sera un élément clé dans votre gestion des taux de LDL et HDL. Enfin pour ne pas vous laisser seul(e/s) face à votre lutte il vous sera proposé un carnet de bord alimentaire ainsi que des informations sur la fréquence à laquelle vous devrez pratiquer une activité physique. D’abord il faudra adopter un rythme de pratique physique régulière (à raison d’au moins 2 fois par semaine pendant 30 minutes à intensité légère). Au bout d’un mois de pratique régulière il sera bon d’augmenter le temps de pratique en passant de 30 minutes à 45 minutes tout en conservant l’intensité légère et la fréquence de 2 fois par semaine. D’un point de vue alimentation il sera bon de suivre une alimentation saine.

Quelques exemples
de menus

Matin

Midi

Soir

Protéines

1-2 œufs durs

Viande blanche
(poulet, dinde),
viande rouge 2 fois
par semaine

Poisson
(colin, lieu, thon),
viande blanche

Glucides

Flocons d’avoine,
fruits frais,
jus d’orange pressée,
pain complet

Riz complet,
pâtes,
pommes de terre

Riz blanc

Lipides

1 avocat, noix,
noisettes,
amandes

Huile d’olive,
huile de pépins de raisins,
huile de noix

Idem midi

Fibres / Légumes

Un demi concombre

Brocolis
(si pas de traitement
anti-coagulent),
betterave, tomates, courgettes,
carottes cru,
chou rouge cru,
aubergine

Idem midi

Benjamin Trassard : Etudiant en Master 2 STAPS mention Activité physique pour la santé
Alexandre Dumanois : Etudiant en Master 2 STAPS mention Activité physique pour la santé

Bibliographie :
– Baltic A et al. (2015). Health Effects of the programmed Physical Activities on Lipid Profile in Peripheral Arterial Disease of the Lower Extremities. Med Arch, (5), 311-314
– De Lorgeril, M (2007). Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent, il vous soignera sans médicament. Thierry Souccar Éditions
– Di Angelantonio E, Sarwar N, Perry P et al. Major lipids, apolipoproteins, and risk of vascular disease [archive], JAMA, 2009;302:1993-2000
– Jafri H, Alsheikh-Ali A, Karas RH, Baseline and on-treatment High-Density Lipoprotein cholesterol and the risk of cancer in randomized controlled trials of lipid-altering therapy [archive], J Am Coll Cardiol, 2010;55:2846-2854
– Kraus WE, Houmard JA, Duscha BD et al. (2002). Effects of the amount and intensity of exercise on plasma lipoproteins. N Engl J Med, (347), 1483-1492
– Feltgen Karl ; Le Cholestérol : 1758-1913. Essai historique sur l’intérêt qu’il a suscité en médecine depuis sa découverte au milieu du XVIIIe jusqu’à l’aube du XXe siècle ; Thèse Médecine ; Rouen ; 1993.
– Michel de Lorgeril , Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent, il vous soignera sans médicament, Éditeur : Thierry Souccar Éditions
– Paaladinesh Thavendiranathan, Akshay Bagai, M. Alan Brookhart, Niteesh K. Choudhry, Primary prevention of cardiovascular diseases with statin therapy [archive] , Arch Intern Med. 2006;166:2307-2313.
– Riwanto M, Rohrer L, Roschitzki B et al. Altered activation of endothelial anti- and proapoptotic pathways by high-density lipoprotein from patients with coronary artery disease: Role of high-density lipoprotein–proteome remodeling [archive], Circulation., 2013;127:891-904
– Scheen AJ, Paquot N. (2001). Effets bénéfiques de l’activité physique sur les facteurs de risque cardio-vasculaires. Rev Med Liège, (56), 239-243
– Singh IM, Shishehbor MH, Ansell BJ, High-Density lipoprotein as a therapeutic target [archive], JAMA, 2007;298:786-798