La vie à hauteur de pot d’échappement est devenue irrespirable. Embouteillage en centre ville, bouchons aux heures de pointe, pics de pollution en pleine canicule, le quotidien du citadin s’est transformé en terrain de prédilection des allergies et des maux de santé. Principales victimes : les enfants, les personnes âgées et la population sujette aux maladies respiratoires. Si les médecins n’ignorent pas les effets réels de la pollution atmosphérique et ses conséquences à long terme, le public lui n’est pas encore totalement convaincu, et cette question renvoie la société à ses négligences et à ses propres abus.

 

Pitié de l’air !

La qualité de vie en milieu urbain est soumis à un régime de plus en plus impitoyable. Yeux qui piquent, éternuements, nez qui suinte, larmes, bronches oppressées, toux grasse, tels sont les maux qui reviennent le plus souvent pour décrire les méfaits de la pollution atmosphérique. Dans les grandes agglomérations, et nulle part ailleurs, l’air frais, pur et léger est devenu une denrée plus difficile à trouver… En ville, la pollution est dans son élément. Car sur les 15 000 litres d’air que tout citadin ingurgite chaque jour, des dizaines de substances nocives s’emparent des poumons, filent sur les bronches et perturbent le système respiratoire. Les pics pullulent d’ailleurs au moment des grandes chaleurs estivales et en cas de trafic intense en ville ou sur les boulevards périphériques des grandes villes. Un constat s’impose : en l’espace de vingt ans, le nombre d’enfants atteints d’allergie ou d’asthme a plus que doublé.

Bilan : les symptômes irritatifs concernent la plupart du temps des enfants vivants dans des zones industrielles très fortement polluées (riverains d’une centrale thermique, d’une usine d’incinération d’ordures ménagères ou d’une usine chimique, gaz à effet de serre). Ces sources de pollution restent bien sûr nocives pour la santé, même si ses résultats font de la France un bon élève au sein de l’Europe.

 

Stop aux pollueurs !

Taux de plomb, monoxyde de carbone, dioxyde de souffre, ozone, dioxyde d’azote, fumées noires, hydrocarbures, la note est salée pour le citadin quand elle est directement le résultat des gaz d’échappement. Certes, l’utilisation de pots catalytiques sur les voitures (pour les essences, et pour les diesels) a réduit le champ d’action des polluants de 2 à 3 % par an.

La pollution de l’air et l’environnement : voilà deux thèmes sur lesquels politiques, médecins et industriels planchent depuis longtemps sans pour autant parvenir à une solution efficace pour le citoyen. Dès lors, le citadin est en droit de craindre pour sa santé et le bien-être de son cadre de vie. Faire du jogging ou du vélo au milieu des voitures, c’est comme emprunter le parcours du combattant. Même sur pistes cyclables, les deux roues subissent de plein fouet les effluves des pots d’échappement. Lors des pics de pollution, le mieux est de laisser au vestiaire ses baskets et son short.

Même consigne pour les nourrissons baladés en poussettes. Celles-ci sont à éviter en ville en raison des 30 % de gaz supplémentaire que l’enfant respire à cette hauteur.

Les personnes âgées atteintes de troubles pulmonaires sont également handicapées par ce mal de l’air ambiant. Victimes d’insuffisance cardiaque ou sensibles au changement de saison, elles sont plus réceptives aux conséquences de l’ozone, ce polluant dit «secondaire» qui résulte sous l’effet du soleil d’une combinaison de l’oxyde d’azote et des hydrocarbures. Les fumeurs ne sont pas non plus épargnés par la pollution atmosphérique. Car plus la  qualité de l’air est médiocre, plus l’arrivée d’une grande quantité de polluants dans les bronches est à redouter.

 

L’ozone : l’ennemi polluant numéro 1

Face à la pollution atmosphérique et leur principal adversaire l’ozone, les pouvoirs publics dégainent leur botte secrète. Circulation alternées (selon les types de vignettes) c’est l’assurance d’une surveillance de la qualité de l’air en région parisienne. L’association vérifie si le niveau de pollution est conforme aux normes fixées par «l’indice Atmo» qui correspond à une échelle graduée de 1 (très bon) à 10 (seuil d’alerte). Les préfets disposent d’un double niveau d’action. Le niveau d’information, déclenché la veille pour le lendemain, se traduit dans les faits par une baisse de la vitesse de 20 km/h sur les périphériques et les grandes voies. Le niveau d’alerte intervient dans la mesure où la pollution s’étend sur 48 heures : dans ces conditions, les pouvoirs publics mettent en place la circulation alternée, ou selon le type de vignette que vous possédez. Pour certains, ce type de mesure qualifié de «gadget» n’a de sens que si le tabou autour de la voiture est levé. Exceptionnelle, la circulation alternée et contrôlée est jugée inefficace et mal adaptée par les accros du volant. Pour réduire la pollution atmosphérique et améliorer la qualité de l’air, pourquoi ne pas réorganiser le système des transports en commun, réduire le nombre des bus touristiques, revoir la fiscalité sur les diesels, favoriser le covoiturage pour se rendre au travail ou tout simplement faire jouer l’esprit civique de chacun. Dans les conditions actuelles de prévention, l’ozone prolifère sans contraintes ni frontières. Sans rapport avec le fameux «trou» qui fait des siennes en haute altitude et protège la Terre des rayons ultraviolets, ce gaz polluant fait son lit en cas de grosses chaleurs et de lumières intenses.

 

Conséquences sur la santé

Les bronchitiques et les asthmatiques le redoutent pour ses effets nocifs sur les yeux, le nez et la peau. En clair, si la pollution n’engendre pas l’allergie, elle est un terrain de prédilection à toutes les petites gènes du quotidien. Plus graves, ces gaz entraînent chaque année en région parisienne 3000 décès «prématurés», c’est-à-dire avancés de quelques semaines. Une donnée qui fait froid dans le dos quand le contribuable citoyen se penchent sur les initiatives prises pour inverser la vapeur. Les solutions sociales et le traitement de leur impact sanitaire semblent parfois bien dérisoires au vue de l’ampleur du fléau. Une quarantaine de réseaux d’observation et quelques centaines de capteurs placés un peu partout en France, c’est bien peu pour freiner la prolifération et la course folle des gaz polluants.

 


> Les effets des gaz sur la santé

• Les diabétiques sont des sujets à risques, ils sont de ce fait plus fragiles et sensibles à leur environnement.
• Le dioxyde de souffre provoque des effets bronchospatiques chez l’asthmatique et altère la fonction respiratoire chez l’enfant et la personne âgée (toux, asthme).
• Les particules en suspension engendrent l’irritation des voies respiratoires et la modification des fonctions respiratoires.
• L’oxyde d’azote génère l’hyper-activité bronchitique chez l’asthmatique et augmente la sensibilité des bronches aux infections microbiennes chez les individus sensibles.
• L’ozone est à l’origine des irritations oculaires, de la toux et d’une altération pulmonaire chez les enfants, les asthmatiques, les gens âgés.
Depuis quelques années on note une importante augmentation des troubles respiratoires et allergiques.
• Le monoxyde de carbone favorise un manque d’oxygénation du système nerveux, du cœur et des vaisseaux sanguins. Dangereux en cas de surexposition.