Les urines colorées, peut être le signe de plusieurs maladies, urinaires ou rénales.
Ce peut être du sang. Or, nous n’avons pas pour habitude de vérifier leur couleur. Ces signes doivent vous alerter, consulter votre médecin pour diagnostiquer l’origine de ces manifestations

 

Quand tout va bien, la couleur habituelle des urines est jaune, même jaune paille. Si elles se colorent, il faut en parler à un médecin. Il peut s’agir d’une maladie de l’appareil urinaire ou des reins, prévient l’(AFU) dans son communiqué.

 

Pourquoi cela doit inquiéter ?

Lorsque la couleur de nos urines vire au rouge, «c’est en général le signe d’un saignement au niveau de l’appareil excréteur ou dans les voies urinaires». Dans ce dernier cas, on parle d’hématurie. Bien qu’il n’y ait généralement ni symptôme associé, ni douleur, il ne faut en aucun cas négliger ce genre de signes. Il n’est jamais normal de découvrir du sang dans ses urines. Une hématurie impose des examens complémentaires pour en découvrir l’origine» détaille Dr Paul Meria, urologue à l’hôpital Saint-Louis à Paris.
Plusieurs causes peuvent en être à l’origine : calculs, traumatismes, tumeurs, affections rénales, maladies inflammatoires, infections prostatiques… Ou tout simplement une cystite.  (souvent le cas chez la femme jeune).

 

Quels examens pour établir un diagnostic ?

Deux examens clefs peuvent permettre de réaliser plus de 90% des diagnostics.

L’uroscanner avec injection : Il est généralement précédé d’une échographie, qui permet d’identifier des tumeurs du rein ou de la vessie, ou certains calculs. Cependant, elle ne révèle que des tumeurs volumineuses, l’uroscanner va donc affiner les résultats de l’échographie afin d’explorer dans sa totalité l’appareil urinaire.

L’urétrocystoscopie : Les cystoscopes sont des appareils souples de 5mm de diamètre, « à fibre optique ou numérique ». Ils permettent d’explorer l’urètre et la vessie sous anesthésie locale.

Plus rarement, l’urétéro-reno-scopie peut aussi être utilisé. Cet examen permet d’explorer l’uretère et les cavités rénales pour aller à la recherche d’angiomes, de malformations ou de tumeurs qui pourraient saigner. Il est également possible de faire une artériographie si on suspecte une malformation artérioveineuse.

Consultation : ce qu’il faut dire à votre médecin : L’origine du trouble peut être déterminée par le type de saignement. Il est donc important pour le médecin de connaître l’apparence des urines afin d’effectuer un diagnostic.

En cas d’hématurie initiale : Les urines sont colorées en début de miction puis redeviennent claires. Les causes peuvent être une affection de l’urètre ou du col vésical.

En cas d’hématurie terminale : Le jet est limpide mais devient rouge-rosé en toute fin de miction, cela manifeste un problème vésical. Les causes peuvent être une tumeur ou un calcul (dans le cas de calculs, la douleur est extrême).

En cas d’hématurie totale : Le jet est rouge tout au long de la miction, on ne peut rien conclure. Si des signes comme la fièvre sont associés à ce symptôme, on peut penser qu’il s’agit d’une infection comme la prostatite aiguë.

En cas d’hématurie microscopique : Le sang n’est pas visible à l’oeil nu. Sa présence peut être découverte lors d’un bilan via une bandelette urinaire ou un ECBU. Même si on ne voit pas le sang à l’oeil nu, il faut réaliser des examens supplémentaires car la quantité de sang perdue ne dépend pas de la gravité de la maladie : Un trouble sévère peut induire un saignement modeste. Inversement, un saignement plus important peut être associé à un problème bénin», précise l’AFU.

Les facteurs de risque chez les patients sont aussi un bon moyen de découvrir les causes de ces saignements : «Chez la personne de plus de 40 ans, fumeuse ou exposée à des toxiques professionnels, l’urologue pense immédiatement à une tumeur de la vessie ou du rein», affirme le Dr Méria dans le communiqué.

 

Le chiffre

Chaque année, 11 000 à 12 000 tumeurs de la vessie et quasiment le même nombre de tumeurs des reins sont dépistées en France.

 

Pensez aux médicaments

Des traitements médicamenteux (antibiotiques, antipaludéens, laxatifs…) peuvent, une fois éliminés par les reins, être responsables d’un rougissement des urines.

 

Source : Association Française d’Urologie (AFU) : urofrance.org