Les diabétiques sont tout autant sujets à la douleur que n’importe quel quidam. Aussi ce dossier intéressera ceux et celles qui souffrent, la douleur peut toucher tout le monde.

 

Cryothérapie : l’espoir qui venait du froid

Une technique qui ne date pas d’hier en fait. Déjà connue par les Lapons pour les bienfaits des douches glacées et des bains de neige, elle est aujourd’hui devenue une technique fiable, précise, dotée d’outils sophistiqués à base de gaz givrants projetés à haute pression.

La cryothérapie gazeuse a vu le jour dans les années soixante-dix. Son apparition fut en fait permise grâce aux avancées technologiques liées à la maîtrise l’azote liquide. On ne projette pas un gaz soumis à moins cent-vingt degrés sur la peau d’un patient sans quelques connaissances précises sur les mécanismes engagés.

Et bien sûr, encore faut-il être capable de concevoir les outils nécessaires à maintenir un gaz à de telles températures. La vaporisation fut rapidement abandonnée, essentiellement en raison des coûts faramineux qu’elle engendrait. La cryothérapie sombra quelques années dans l’ombre, jusqu’à ce que l’on découvre un équivalent à l’azote : l’anhydride carbonique.

Un gaz dont on obtient un intense pouvoir réfrigérant à des températures techniquement plus abordables, de l’ordre de moins quatre-vingts degrés (78°C) et que l’on associa à de fortes pressions (50 bars). La maniabilité du procédé lui ouvrit rapidement les portes des instituts de kinésithérapie.

 

Les clefs de la cryo

• Un capteur de température est posé sur la région douloureuse afin de déterminer l’épicentre de l’inflammation.
• Le gaz froid est pulvérisé sur ce point d’inflammation. Toujours plus de trente secondes si l’on veut obtenir une réaction thermique significative, mais jamais plus d’une minute trente si l’on veut éviter que les fortes pressions aient le temps de dégrader les tissus cutanés.
• Le choc thermique, par l’intensité de son froid et de son refroidissement, entraîne des réactions réflexes au niveau organique : antalgiques, anti-inflammatoires, vasomotrices et relaxantes.

La cryothérapie donne donc d’excellents résultats en traumatologie : les claquages, les luxations et toutes les formes de contractures; et en rhumatologie inflammatoire : arthrite, polyarthrique chronique…

 

Les quatre pouvoirs du froid

A très basse température, le froid provoque des modifications de l’état de nos nerfs, de nos vaisseaux, de nos tissus organiques et de nos muscles. Si nous connaissons tous de façon empirique la sensation de bien-être que peut donner un simple glaçon sur une contusion, nous ignorons souvent que le froid intervient dans des réactions biochimiques, nerveuses et vasculaires.

1 – Anti-douleur : il réduit de 80 % les messages de douleur en réduisant la conduction des fibres nerveuses.
2 – Anti-inflammatoire : il réduit la production d’enzymes et de médiateurs chimiques produits lors des inflammations et responsables à la fois de la douleur et de l’auto-irritation des inflammations.
3 – Anti-stases : il libère la congestion des tissus enflammés. La pression de la projection gazeuse et la vasodilatation du froid se conjuguent pour un drainage en profondeur des systèmes lymphatiques et veineux.
4 – Anti-spasmes : lorsqu’il dépasse soixante degrés au-dessous de zéro, le froid produit un relâchement du tonus musculaire supérieur à celui provoqué par la chaleur.

 

A qui s’adresse la cryothérapie ?

La cryothérapie est donc indiquée dans les cas de poussée inflammatoire, de traumatisme, mais aussi dans le cas de problème de retour veineux.

Les kinésithapeutes l’associent alors à des séances de pressothérapie pour augmenter la puissance de drainage visant à désengorger les tissus douloureux.

Pour qui le froid est-il contre-indiqué ?

Pour très peu de gens et pour des troubles très rares : le syndrome de Raynaud, la cryoglobulinémie et l’allergie au froid. La fréquence de ces pathologies dans la population est infinitésimale.

Les cures thermales sont principalement prescrites pour traiter les affections chroniques et toutes les sortes de rhumatismes. Elles peuvent servir de traitement d’appoint dans le cadre des rééducations post-opératoires, d’entretien pour aider à supporter un vieux mal récurrent, ou encore s’utiliser lorsque le corps est trop fragile pour supporter d’autres traitements. Garanti cent pour cent naturel, le thermalisme jouit à juste titre d’un fort engouement chez les adeptes des médecines douces.

En dehors de toute considération sur la qualité des eaux proposées, il met en œuvre des exercices d’hydrothérapie qui, associés aux effets de la chaleur, offrent un climat propice à favoriser la résolution de tous les troubles articulaires. Les principes en sont simples : l’eau atténue la pesanteur et favorise la mobilité des mouvements.

La chaleur, elle, anesthésie la douleur et facilite la circulation superficielle. Simple, et si efficace qu’on conseille les cures thermales dès que l’on peut dans les cas d’arthrose (génétique, due à une malformation ou traumatique) ainsi que pour toutes les cervicalgies, dorsalgies, lombalgies, hernies discales, ou autres sciatiques… Mais sa principale indication, celle qui fait se presser les foules aux portes des stations thermales, reste encore l’ostéoporose.

La cure de boisson est en effet l’une des méthodes les plus saines pour retarder l’effet du vieillissement sur nos os : les minéraux que contiennent les eaux thermales régénèrent notre tissu osseux en lui fournissant les matières premières de sa constitution : le calcium et le fluor.

 

10 conseils préventifs pour éviter le pire

La prévention est sans conteste la meilleure solution pour éviter la plupart des dorsalgies courantes. Elle commence avant tout par savoir éviter les petits gestes maladroits qui nous font prêter le flanc, et le dos, aux accidents stupides.

1 – Comment porter une charge lourde
Ne jamais soulever un poids en se baissant jambes tendues le buste penché en avant. Fléchir les genoux, rentrer les fesses et garder la colonne vertébrale droite. Il faut en fait aligner son axe de gravité sur celui de la charge à soulever. Si vous êtes amené à déplacer des charges lourdes, une bouteille de gaz que vous devez changer, un carton à remiser au grenier, n’hésitez pas à vous servir d’une de vos cuisses comme point d’appui afin de diminuer les pressions exercées sur la colonne vertébrale.

2 – Soulager la fatigue lombaire à la station debout
De nombreux emplois obligent à piétiner toute la journée derrière un guichet, dans un magasin, sur une estrade d’école… Si la fatigue que vous ressentez chaque soir est manifeste et se traduit par des sensations de courbatures et de jambes lourdes, celle des lombaires peut être au contraire très discrète. Elle n’en existe pas moins et peut produire à long terme un surmenage de la musculature vertébrale susceptible de dégénérer en douleurs chroniques. Vous devez donc, au cours de votre journée, apprendre à vous ménager des répits en pliant une de vos jambes et en reportant le poids sur l’autre pour soulager, côté par côté, l’ensemble de la région lombaire.

3 – S’asseoir juste
Autre grand inculpé du mal de dos provoqué par le travail : le siège de bureau. Notre colonne vertébrale le fréquente plus de huit heures par jour et finit toujours par s’y conformer. Autant lui accorder un peu d’attention, si l’on ne veut pas se retrouver un jour perclus de douleurs inexpliquées. Assis, nous multiplions en effet les pressions que subissent nos vertèbres lombaires. Les lésions qu’une mauvaise position peut engendrer sont donc profondes et importantes. Pour que la station assise ne soit pas nuisible, vous devez observer quelques règles fondamentales de maintien.

Un, vos jambes doivent former un angle de cent trente degrés avec la face antérieure du tronc. Vous pouvez adopter un siège ergonomique ou placer une estrade, un gros livre ou une barre entre les montants de votre bureau pour surélever vos pieds.
Deux, l’écran de votre machine doit être à niveau des yeux pour éviter toute torsion inutile des cervicales. Trois, l’appui de votre dos sur le siège doit être soutenu au niveau des reins pour que le bassin n’ait pas naturellement tendance à basculer vers l’arrière (rétroversion spontanée sous l’effet du poids).

4 – En voiture
Un check-up général de votre matériel auto est plus que profitable. Une mauvaise qualité des amortisseurs peut parfois suffire à déclencher à long terme toutes sortes de douleurs dorsales. Si vous effectuez régulièrement de longs trajets en voiture, veillez à ce que :
• La hauteur du siège vous permette de regarder à l’horizontale, droit devant vous pour ne pas modifier la courbure.
• Votre colonne vertébrale soit le plus en appui possible contre le dossier. L’emploi de coussinets et d’un appuie-tête est fortement conseillé pour parvenir à une bonne position physiologique.
• Les trajets tendus soient toujours suivis de pauses d’assouplissement et de relaxation.

5 – Apprendre à se lever
On fait son lit comme on se couche. Et on se lève comme on peut. Mal en général : le réveil sonne alors que l’on dormait à poings fermés et l’on se jette hors du lit de peur d’être en retard. La fréquence des accidents devrait pourtant nous inciter à plus de vigilance. Recrutées à froid, nos articulations n’encaissent en effet pas toujours avec bonheur les contorsions auxquelles nous nous livrons pour nous extraire des draps. L’idéal pour réveiller en douceur notre colonne vertébrale est de faire sonner le réveil dix minutes en avance, de paresser quelques instants en bâillant, de rouler sur le ventre puis de se dresser à quatre pattes en s’étirant lentement et en respirant profondément.
Levez-vous uniquement lorsque vous êtes «en pleine possession» de votre corps.

6 – Femmes enceintes
Parce que son monde n’est pas à notre taille, parce qu’on doit le porter dans les bras durant tous les premiers mois de sa vie mais aussi parce que la grossesse a fatigué le dos de la jeune mère, Bébé est à l’origine de nombreuses lombalgies. Vous devez donc apprendre à vous ménager avec autant de soin que vous manipulez l’enfant. Physiologiquement, la ceinture kangourou qui place approximativement le bébé en position de tétée est la plus adaptée aux déplacements.

Elle vous permet à la fois de protéger l’enfant de vos bras et de répartir les forces de traction sur toute la chaîne musculaire dorsale. A la station debout, faites reposer le bébé sur une hanche où vous prenez appui. Si vous changez régulièrement de côté, vous éviterez ainsi le maximum de compressions lombaires. Lorsque vous le baignez ou que vous le couchez, vous êtes forcée d’incliner le buste vers l’avant. Il est préférable de scinder le mouvement en deux parties en adoptant une position intermédiaire, un pied posé sur le lit ou le rebord de la baignoire, où l’on maintient bébé sur son genou fléchi.

7 – Une séance quotidienne d’entretien
Quelques exercices peuvent à la fois vous soulager des points de tension provoqués par la vie quotidienne et remuscler à moyen terme la musculature de soutien de votre colonne vertébrale.

8 – Dos au mur
Plaquez votre dos contre un mur et laissez retomber votre poids sur vos jambes jusqu’à ce que vos cuisses forment un angle de quarante-cinq degrés avec la verticale du mur. Contractez vos fessiers et votre sangle abdominale, gardez la position aussi longtemps que vous pouvez. Expirez en décollant l’épine dorsale comme si vous cherchiez à l’enrouler autour de votre ventre. Les mains sont posées sur les cuisses pour retenir le mouvement de bascule en avant. Regagner la station verticale en déroulant une à une vos vertèbres.

9 – L’étirement des dorsaux
Les grands dorsaux couvrent la plus grande partie de la colonne vertébrale s’ancrant des crêtes iliaques aux omoplates pour développer une sorte d’aile musculaire mobilisant plus des deux tiers inférieurs du tronc dans ses mouvements d’extension, de rotation et de contraction statique lorsque l’axe vertébral sert de levier aux membres. Leur souplesse influe donc sur l’ensemble de la mécanique vertébrale.

Face à une fenêtre, coincez vos pieds le long du mur et agrippez le rebord de vos mains. Les genoux sont fléchis, les bras tendus et le dos droit. Laissez-vous «pendre» ainsi pendant quelques minutes, puis tendez progressivement les jambes en reportant tout votre poids dans les fesses. Cet exercice tonifie les chaînes antérieures du tronc et détend les chaînes postérieures favorables au creusement des concavités cervicale et lombaire. L’effet de décompression immédiat est amplifié par un gain d’élasticité musculaire.

10 – Décompression vertébrale
Idéal pour soulager quelques instants par jour un dos qui nous supporte toute la journée, la décompression vertébrale peut se pratiquer quotidiennement pendant quelques minutes. Il suffit de nouer une écharpe ou une serviette autour de vos poignets et de vous pendre à une porte battante pour éprouver immédiatement un relâchement musculaire des parties basses du dos.

 


> Qu’est-ce que l’ostéoporose ?

Une décalcification progressive du tissu osseux. Elle peut apparaître chez l’homme comme chez la femme passé soixante-dix ans, ou plus jeune, chez la femme uniquement et faire suite à la baisse des œstrogènes liée à la ménopause. En chiffres, l’ostéoporose précoce touche 40 % des femmes qui ont passé la ménopause, soit près de quatre millions ! Elle présente les mêmes caractéristiques que l’ostéoporose de la personne âgée : fragilité des vertèbres, fréquence des fractures et des tassements vertébraux.

Trois examens permettent de dépister son apparition : la prise de sang, la radiographie et la mesure de la densité osseuse. La prise de sang déterminera le taux de calcium et de phosphore présents dans votre sang. La radiographie d’éventuels points de fragilisation. Et la densitométrie, par irradiation, la compacité de vos os.

Que faire ?

Il n’y a qu’une façon de lutter contre cette forme de vieillesse avant l’âge : réduire au maximum la vitesse du processus dégénératif. Plus tôt l’on s’en inquiète, plus on a de chances de retarder longtemps l’échéance. Il faut avant tout supprimer les facteurs vieillissants de votre vie tels que le tabac, l’alcool et toute forme de régime alimentaire qui crée des carences. Puis s’assurer que l’on fournit bien à l’organisme sa dose de calcium quotidienne : 600 mg chez l’enfant, + 100 au-delà de quatre ans (700 mg), + 300 de 10 à 12 ans (1000 mg), + 200 pour les adolescents (1200), puis 900 mg chez l’adulte, sauf pour la femme enceinte.

Il suffit de garder en tête l’équivalent d’un litre de lait par jour liquide ou sous toutes les autres formes de produits dérivés : yaourt, fromage, laitages… Quelle que soit la dose de calcium ingérée, elle ne se fixera jamais sans l’intervention de la vitamine D. Vous devrez donc veiller à ce que votre régime contienne les 1 à 3 mg de cette vitamine nommée explicitement antirachitique. L’exercice physique est le troisième pilier de la lutte contre l’ostéoporose. Lui seul permet aux articulations de se nourrir et d’inciter les cellules osseuses à prospérer. Cette hygiène de base vous évitera d’avoir trop tôt à recourir aux traitements lourds à base de calcitonine et de biphosphonates.

Thermalisme :  l’eau au secours de nos os

L’ostéoporose touche de façon précoce quatre fois plus de femmes que d’hommes. S’il n’y a rien à faire devant cette injustice physiologique, on peut cependant en atténuer les effets en adoptant une hygiène de vie faite de sport, de régimes visant à fortifier les os et… d’un peu de plaisir. Le thermalisme est fait pour ça. Gros plan. Champion de lutte préventive contre les rhumatismes et l’ostéoporose, aide incontournable dans les traitements de rééducation post-opératoire, le thermalisme associe une cure externe à base de bains, d’applications de boue, de jets d’eau… à une cure interne, fondée sur l’absorption régulière d’eau minéralisée.