Que peut-on espérer de la recherche ? Des greffes ? De nouveaux traitements ? Des pancréas artificiels ? De la thérapie génique ? Comment peut-on vivre avec cette maladie ? Quelles sont les solutions pour éviter que nos enfants ne risquent pas de devenir diabétiques ? Les complications du diabète – cécité, amputation de membres inférieurs, accidents cardiovasculaires, sont-elles une fatalité ? Qu’est-ce que l’insuline ? Pourquoi vient-elle à manquer dans le corps d’un diabétique insulino-dépendant ? Quel rôle joue la nutrition dans le traitement du diabète ? Pourquoi y a-t-il plus de diabétiques aujourd’hui qu’hier ? Les injections sont-elles une obligation ? Que manger pour réduire les risques ? Comment dépister la maladie ? Informer ? Prendre en charge? Réponses…

 

Diabète : l’épidémie menace

Après une étude réalisée récemment («Diabète en Europe»), le diabète touche plus de quinze millions d’individus en Europe. En France nous atteignons le chiffre vertigineux de plus de 3,5 millions de cas. Sur ces chiffres alarmants, quelques centaines de mille personnes ont besoin de soins intensifs. L’étude a confirmé ce dont on se doutait déjà : le fait d’avoir un parent diabétique accroît le risque d’être soi-même diabétique. La maladie est responsable de la majorité des cas de cécité chez les adultes et elle semblerait également liée à une réaction d’auto-agression du système immunitaire.  L’étude a par ailleurs révélé que le diabète augmentait sérieusement les risques d’accidents cérébraux et cardiovasculaires, et que l’environnement, la qualité de l’alimentation et le statut social influaient sur son apparition. Autre constat, pas franchement surprenant: l’Europe du Nord est la région la plus touchée par le phénomène. En France, on estime que 850000 personnes sont atteintes par le diabète mais l’ignorent. Ces chiffres sont estimatifs, car on peut parfaitement être victime de la maladie et ne pas le savoir. Faute de dépistage, on ne découvre en effet souvent la maladie qu’une fois qu’elle s’est installée et qu’elle a développé des signes cliniques observables. Si l’on compte avec tous les diabétiques français qui s’ignorent encore, le total de l’épidémie avoisinerait les 4,3 millions de victimes. Malheureusement, aujourd’hui, ne peuvent bénéficier d’un dépistage que les personnes dites «membres au premier degré de diabétiques insulinodépendants qui ont révélé leur maladie entre 30 et 45  ans», c’est-à-dire les frères, les sœurs et les enfants d’un malade identifié. Et c’est dommage car il existe maintenant des moyens d’éviter que l’inflammation des îlots de Langerhans ne se détériore dangereusement par simple traitement oral. Ce traitement est fait d’antigènes que l’on absorbe par la bouche, il permettrait d’influer sur le système immunitaire intestinal et par voie de conséquence sur la capacité qu’a le pancréas à se défendre contre les agressions des anticorps. D’autres traitements qui seraient mille fois plus efficaces sont actuellement en phase d’essais sur les animaux. Il est donc plus que jamais important de détecter au plus vite un état prédiabétique pour éviter qu’il ne dégénère en diabète avéré.

 

Comment dépister le diabète ?

Cliniquement, le diabète est une question de taux de sucres dans le sang. Si la glycémie à jeun est supérieure à ou égale à 1,24 g de glucose par litre de sang, ou si elle est supérieure ou égale à 2 g de glucose par litre de sang deux heures après l’absorption d’une dose de glucose, l’Organisation mondiale de la santé considère que le sujet est diabétique. Ces variations de la glycémie traduisent un manque d’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas qui permet au glucose d’entrer dans les cellules. Ce déficit en insuline est la conséquence d’une destruction progressive des cellules bêta responsables de sa production. Lorsque ce déficit apparaît, il est déjà très tard pour faire quelque chose : cela signifie que les quatre cinquièmes de ces cellules ont été détruites. Deux analyses sont utilisées pour déterminer si oui ou non le taux de sucre d’un sujet révèle un diabète. Il s’agit de la glycosurie et de la glycémie. La glycosurie est la recherche de sucres dans les urines. C’est le moyen le plus pratique de déterminer si le pancréas produit bien l’insuline nécessaire à l’absorption des sucres par les cellules de l’organisme. Car, au-delà d’une certaine limite, les reins laissent filtrer dans les urines le sucre en trop du sang. La glycosurie, que l’on pratique en trempant une bande réactive dans un échantillon d’urine, ne suffit pas à dresser le bilan clinique d’un diabétique. Il faut un second examen pour compléter cette analyse: la glycémie. Elle s’effectue sur un prélèvement de sang. Si la glycémie est comprise entre 0,7 et 1,2 g de glucose par litre de sang, elle est normale. Lorsqu’elle est comprise entre 1,2 et 1,4 g, on va chercher à en savoir un peu plus en faisant absorber au sujet une dose de glucose, puis en revérifiant chaque demi-heure pendant les deux heures qui suivent la courbe de la glycémie. Si la glycémie dépasse 2 g/l de sang, c’est que le sujet est incontestablement diabétique.

 

Pourquoi devient-on diabétique ?

Le diabète est l’aboutissement d’une série de dérèglements organiques, qui peuvent mettre plusieurs dizaines d’années avant d’aboutir au diabète proprement dit. Le désordre s’installe lentement. Il commence par un engorgement des déchets organiques dans les tissus ( l’acide oxalique, l’acide pyruvique, l’acide urique, le cholestérol, le calcium).
Puis il dérive vers des dysfonctionnements des mécanismes hormonaux, qu’une mauvaise alimentation, trop riche en graisses et en sucres raffinés et trop pauvre en vitamines ou carencée, se charge de faire basculer vers l’irrémédiable diabète…

 

RETROUVEZ LA SUITE DE CET ARTICLE (PLANTES,GÉNÉTIQUE, PANCRÉAS ARTIFICIEL, GREFFE) DANS LE NUMÉRO 19 DE DIABÈTE MAGAZINE