Le malaise vagal appelé aussi malaise vasovagal est un malaise pouvant être attribué à une activité élevée du système nerveux sympathique ou à l’inverse à une baisse d’activité du système nerveux sympathique. Il correspond à un ralentissement de la fréquence cardiaque associé à une baisse de tension artérielle, avec un manque de perfusion cérébrale. Il peut se traduire par une grande fatigue pouvant aller jusqu’à une perte de connaissance partielle ou totale appelée syncope.

 

Ne pas confondre malaise vagal avec hypoglycémie

Bien que les symptômes soient identiques, l’origine de la faiblesse est bien différente. Le diabétique en hypoglycémie à un manque important de sucre dans le sang, qui le conduit à un risque de perte de connaissance. Il doit se «ressucrer» rapidement, d’ou la nécessité d’avoir à portée de main, un carré de sucre, un berlingot de jus d’orange ou une barre de céréales.

Quand à la personne qui a un malaise vagal, la source fait suite au ralentissement de la fréquence cardiaque.

 

Symptômes et conséquences

Certains facteurs favorisent un évanouissement ou un malaise vagal : la station debout prolongée, une atmosphère chaude ou confinée, après un repas ou une émotion, une douleur violente ou à la vue du sang, d’une aiguille, etc. La fatigue physique (liée au manque de sommeil), l’effort physique soudain, le surmenage, sont également des facteurs déclencheurs. Dans certains cas, le facteur peut ne pas être identifié.

La victime de ce malaise va ressentir tout ou partie des symptômes suivants :
Grande sensation de faiblesse, de malaise à venir
Vision troublée avec Voile gris ou voile noir
Bâillements fréquents
Faiblesse musculaire brutale entraînant souvent une chute si le sujet est debout (le sujet s’évanouit)
Respiration ample, ou sensation de manque d’air
Sueurs froides ou chaudes
Nausées ou vomissements
Vertiges, tête qui tourne
Perte de connaissance, parfois accompagnée de convulsions
Maux de ventre et  diarrhée
Maux de tête (céphalée)
Sécheresse de la bouche
• Bouffées de chaleur importantes
• Acouphènes sur une oreille ou bilatéraux
• Picotements dans les extrémités (mains, pieds, sommet du crâne, juste avant de perdre connaissance)

Ces signes peuvent se poursuivre par une perte de connaissance brève, de courte durée ou peuvent survenir après la syncope.

Le malaise peut être isolé, mais peut parfois être récidivant.

 

Quoi faire et comportements à tenir

Il n’est pas possible, dans la phase initiale d’un malaise vagal, d’exclure une autre cause de malaise d’origine cardio-vasculaire ou neurologique, par ailleurs, un malaise vagal, bénin en lui-même, peut être une manifestation d’une affection plus grave. La conduite à tenir est donc la même que pour tous les malaises :

Évaluer conscience, respiration, pouls ;
Allonger la personne, ce qui en général est déjà fait (les jambes surélevées si malaise vagal), la rassurer, expliquer ce que l’on fait.
La questionner sur ses antécédents médicaux (allergies, une maladie particulière), sur un éventuel traitement en cours ou d’appoint (ex. : diabète).

Les syncopes vagales sont particulièrement spectaculaires, mais ne présentent pas de danger en tant que tel pour le patient. Toutefois, les chutes provoquées par les pertes de connaissance peuvent être à l’origine de traumatismes.

Une personne qui a fait un malaise vagal peut plus facilement faire un deuxième malaise dans les heures qui suivent, si des facteurs déclencheurs sont à nouveau réunis. La victime doit donc être vigilante à la fin du malaise, ne pas rester immobile en particulier si elle a eu les jambes levées, elle doit ensuite écarter les risques de répétition du malaise (ex. : se reposer, manger).

Si vous êtes en présence d’une personne inconsciente, vous (seul) ne pouvez diagnostiquer le malaise. Il est plus simple d’appeler le SAMU (le 15) qui prendra en charge le patient.

L’origine vagale du malaise est déterminée sur :

Sa description (succession des signes caractéristiques) ;
Les circonstances déclenchantes,
L’existence pour cette personne de malaises précédents du même type,
Essentiellement par l’absence d’autre cause retrouvée au malaise décrit.

Si l’origine vagale est évidente, il n’est pas besoin de poursuivre les investigations.

La plupart du temps, le malaise vagal cesse tout seul après une mise au repos. Si le malaise vagal est diagnostiqué et en l’absence de traumatisme, on peut procéder à une élévation des jambes afin d’améliorer l’afflux de sang – ou le retour veineux, vers les organes «nobles» (cerveau, cœur, poumon), ce qui accélère la récupération. Par le passé, des sels de pamoison étaient utilisés pour accélérer le réveil. Si le malaise se prolonge, l’atropine est le médicament de choix, en injection sous cutanée ou intra-veineuse.

En cas de malaises vagaux récidivants, une hydratation suffisante est recommandée. En cas de survenue d’un début de malaise, il est conseillé d’essayer de s’allonger, de s’accroupir ou de rester assis (c’est en se levant pour prendre l’air que peut survenir la perte de connaissance).  De plus, des manœuvres simples peuvent être exécutées comme la contraction des muscles des cuisses, jambes croisées, ou des muscles des bras.

Rarement, si les malaises sont récidivants et handicapants, on peut proposer (le médecin): un traitement par certains médicaments, le plus efficace et le mieux testé étant la midodrine, mais qui comporte de nombreux effets secondaires ou une rééducation par tilt test, particulièrement contraignante. La pose d’un simulateur cardiaque a un intérêt controversé en cas de malaises répétitifs avec ralentissement important du cœur, la pile permet de réduire le nombre de malaises mais il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’un effet placebo.

Chez un sujet normal, le rythme cardiaque baisse progressivement pendant deux à trois minutes après un effort intense, puis il connaît une chute soudaine (par exemple, de 185 à 130 pulsations par minute) appelée «coup de frein vagal». Chez le jeune sportif particulièrement entraîné, le système para-sympathique connaît un sur-entraînement. Ainsi, après une épreuve à la limite de ses possibilités, le coup de frein vagal de ce sujet «dépasse son objectif». Le cœur ralentit normalement puis s’arrête, provoquant un évanouissement. Il se remettra à battre quelques dizaines de secondes plus tard, sans aucune aide extérieure, et le sujet reprendra connaissance.

Le coup de frein vagal est provoqué par la libération totale du stock d’acétylcholine, médiateur produit par les neurones para-sympathiques. Tant que toutes les vésicules d’acétylcholine n’ont pas été épuisées, le jeune sportif reste en arrêt cardiaque. Le cœur ne reprend qu’une fois qu’il n’est plus freiné par l’action du système para-sympathique. L’atropine peut également faire repartir le cœur, même si toute l’acétylcholine n’a pas été utilisée. L’atropine agit en bloquant les récepteurs muscariniques de l’acétylcholine.

De toutes façons et par mesure de prudence et de sécurité, il vaut mieux consulter immédiatement après un malaise vagal, de façon à écarter tous risques de complications non identifiées.

Sources : Santérama, WikiSanté.