Selon la formule utilisée dans les études sur le diabète, pour être observant à son traitement, il faut prendre entre 80 et 100% des comprimés prescrits par le médecin.
Or, les patients diabétiques ne suivent pas toujours leur traitement comme ils devraient, augmentant ainsi les risques de complications liées au diabète.

 

Un traitement global

Le traitement pour lutter contre le diabète, ce n’est pas seulement la prise de médicaments. C’est aussi la régularité des consultations médicales (diabétologue, ophtalmologiste, dentiste, etc.), changer son mode de vie et ses habitudes alimentaires.

Changer de mode vie et ses habitudes en général sont des choses difficiles à faire.
Cela demande une prise de conscience pour ensuite prendre les bonnes résolutions.

Le médecin prescrit des médicaments, un régime alimentaire adapté, de l’exercice et des examens réguliers. Mais cela ne suffit pas. Encore faut-il que le patient suive son traitement lorsqu’il rentre chez lui.

 

Les difficultés

Le diabète est une maladie silencieuse, et en l’absence de symptômes, le patient ne réalise pas toujours qu’il est atteint d’une maladie grave qui implique des changements radicaux dans son mode de vie.

Cela crée un décalage entre le discours du soignant et le ressenti du patient : un décalage entre l’analyse du médecin qui s’appuie sur les chiffres des examens sanguins et la perception du diabétique qui se sent bien. De surcroît, lui seront proposés des traitements complexes, à vie, impliquant des changements importants dans ses habitudes.

A cela s’ajoutent les effets secondaires des médicaments.

L’impossibilité de guérir de la maladie du diabète, l’incertitude que le traitement évitera les complications, ou encore le coût financier que le traitement représente sont des facteurs qui peuvent freiner l’acceptation du diagnostic et donc la responsabilité du patient par rapport à la prise en charge de son diabète.

Pour convaincre le patient diabétique de suivre l’ensemble de son traitement au quotidien, malgré les incertitudes et les contraintes, le soignant doit aller au delà de la relation hiérarchique entre le médecin et le patient.

Pour cela, il doit l’informer, lui expliquer pourquoi lorsqu’on est atteint de diabète on doit manger moins sucré, moins gras, faire de l’exercice, avoir un suivi médical régulier, etc.

Enfin, il doit prendre en compte la personnalité du patient diabétique, ses croyances sur la maladie, sa culture et ses émotions pour aller vers ce qui devrait être aujourd’hui la pratique habituelle : l’alliance thérapeutique.

 

L’alliance thérapeutique

L’alliance thérapeutique, c’est une relation horizontale entre le soignant et le patient.

Ils devront chacun mettre en commun, leur vécu, leur expérience, leur croyance et éventuellement leurs émotions afin de trouver ensemble un accord sur ce qu’il faut faire ou ce qu’il est possible de faire. Un traitement global que le patient pense pouvoir suivre au quotidien, recommandé dans un objectif de santé, pour que celle-ci ne se dégrade pas et s’améliore. Le médecin apporte son expérience théorique de la maladie alors que le patient apporte son vécu et son ressenti de la maladie.

Les croyances et les idées fausses peuvent être révisées et le patient peut délivrer ses émotions. En effet, la prise en charge des émotions, telles que la peur et les angoisses du patient sont essentielles et le soignant pourra les reconnaître afin d’amener le patient à sortir du déni et accepter sa maladie.

La prise de conscience, l’acceptation sont essentielles pour gérer la maladie au quotidien. De même le fait de réaliser ce que représentent d’éventuelles complications liées à la maladie du diabète permet au malade de mieux comprendre à quel point il est essentiel de prendre son traitement.

 

Identifier les priorités

Après la prise de conscience et l’acceptation, le patient diabétique peut enfin identifier ses priorités et les raisons de celles-ci. Il pourra faire des choix réalistes en relation avec sa maladie pour apprendre à vivre avec le diabète.