Une nouvelle étude britannique met en lumière l’efficacité du dépistage du diabète de type 2 dans les pharmacies. Peu coûteuse, cette méthode permettrait d’améliorer le diagnostic précoce et de réduire considérablement les coûts liés à la maladie.

 

Dépister le diabète de type 2 en pharmacie grâce à un lecteur de glycémie : voici peut-être la clé d’un diagnostic précoce et d’une meilleure prise en charge de la maladie.

Alors que l’Institut de veille sanitaire estime que le diabète touche près de 3,3 millions de personnes en France, soit 5% de la population, une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université d’East Anglia (UEA) et de Boots UK démontre l’efficacité du dépistage de la maladie en officine.

 

20 à 30% des adultes diabétiques non-diagnostiqués

Aussi appelé diabète non insulino-dépendant, le diabète de type 2 se caractérise par un taux anormalement élevé et chronique de sucre dans le sang (hyperglycémie).

En cause : un manque d’insuline, une hormone produite par le pancréas, et qui régule naturellement le taux de glucose présent dans le sang. En France, 90 % des diabétiques sont concernés par cette maladie insidieuse et qui peut, à long terme, avoir des conséquences graves voire mortelles.

Plusieurs études ont déjà démontré que l’identification et le traitement précoces du diabète sont connus pour réduire l’incidence des complications et donc du coût de la maladie pour les pouvoirs publics.

On estime notamment que la mise en place de services de dépistage auprès des populations permet de diagnostiquer la maladie jusqu’à 3,3 ans plus tôt en moyenne.

Le dépistage du diabète de type 2 est donc un enjeu primordial de santé publique, d’autant qu’on estime qu’actuellement, 20 à 30% des adultes diabétiques ne sont pas diagnostiqués.

Pour étudier l’efficacité et la rentabilité du dépistage du diabète de type 2 en pharmacie,
les chercheurs anglais se sont concentrés sur deux régions expérimentant le dispositif :
Leicester et Surrey.

Au total, 328 personnes ont participé à l’étude, qui a été menée sur une période de six mois (en 2014). Ils ont constaté que le coût par test et les taux d’identification chez les patients étaient semblables à ceux déclarés par les cabinets médicaux pour le diabète de type 2.

Selon les chercheurs, permettre aux pharmacies d’offrir des services de dépistage du diabète de type 2 dans les régions où l’on soupçonne une prévalence plus élevée.
Cette décision, améliorerait considérablement le rapport coût-efficacité de ces services.

«Cette étude montre que le dépistage dans les pharmacies n’est pas plus coûteux ou moins efficace que le dépistage par d’autres moyens.

Toutefois, pour que ces services soient rentables, nous devons également intervenir auprès des personnes identifiées comme étant «à risque élevé» afin de prévenir la progression vers le diabète», explique le professeur David Wright, de l’École de pharmacie de l’UEA et auteur principal des travaux.

 

«Il s’agit d’un ajout naturel au processus de dépistage du diabète et, avec un financement approprié, c’est quelque chose que les pharmaciens peuvent faire efficacement pour contribuer au programme de santé publique», poursuit-il.Un point de vue partagé par
Marc Donovan, pharmacien en chef chez Boots UK, et qui a aussi participé à l’étude :
«Ces recherches soulignent qu’il existe une réelle opportunité pour les pharmacies du Royaume-Uni d’offrir des dépistages communautaires du diabète de type 2 et de continuer à soutenir les services offerts par les cabinets de médecins généralistes.»

En France, le dépistage du diabète de type 2 a déjà été expérimenté en 2017 dans des pharmacies de trois départements de la région Grand-Est (les Ardennes, le Haut-Rhin et la Meurthe-et-Moselle).

Sources : Pourquoi Docteur.