Alors que les messages d’information et de prévention se sont multipliés depuis plusieurs années, le nombre de personnes atteintes de la maladie du diabète continue d’augmenter et de façon pandémique. En France, chaque jour environ 400 personnes sont diagnostiquées pour la maladie, mais on estime qu’entre 600 000 et 700 000 personnes ignorent encore leur diabète. Une trop grande partie de la population en méconnaissent toujours les symptômes et les fausses croyances ont la vie dure. Revoyons ensemble quelques connaissances à acquérir pour une bonne compréhension des mécanismes de la maladie et une meilleure prévention.

 

Le diabète est une maladie chronique qui prend deux formes majeures et dont les origines sont bien différentes l’une de l’autre, appelées diabète de «type 1» et diabète de «type 2».

 

Le diabète de type 1

Concernant essentiellement l’enfant et le jeune adulte, le diabète de type 1 est dû à la cessation complète de production d’insuline par le pancréas, c’est l’insulinopénie. Il fait partie des maladies auto-immunes et se distingue par une hyperactivité du système immunitaire qui ne reconnaît pas les cellules Bêta produites par le pancréas et normalement présentes dans l’organisme, provoquant une destruction systématique de celles-ci par les anticorps. Le diabète de type 1 est parfois diagnostiqué tardivement, vers l’adolescence ou après 18 ans, lorsque 80% des cellules du pancréas sont détruites. Ces dernières années on observe également une augmentation significative du diabète de type 1 chez des enfants de plus en plus jeunes. Les causes de la maladie sont génétiques mais pas seulement. Les dernières avancées scientifiques indiquent que plusieurs autres facteurs pourraient être responsables de la maladie, tels que certaines infections virales contractées par la mère avant même la naissance de l’enfant ou par l’enfant lui-même après sa naissance. Également mis en cause (et en cours d’études), un apport insuffisant en vitamine D et une introduction trop précoce des céréales ainsi que du lait de vache chez les enfants.

Les symptômes du diabète de type 1 se manifestent souvent par une élimination excessive d’urine, une augmentation de la soif et de la faim, une fatigue importante, une perte de poids et même une vision floue.

 

Le diabète de type 2

Il représente 90 % des personnes atteintes de la maladie et survient le plus fréquemment après la quarantaine. Il progresse lentement et l’âge est l’un des facteurs de risque. Le diabète de type 2 est dû à une résistance progressive, de la part de nos cellules, à l’action de l’insuline (l’insulinorésistance), ainsi qu’à un éventuel déficit de sa sécrétion (l’insulinopénie). Les causes majeures du diabète de type 2 sont une mauvaise hygiène alimentaire associée à la sédentarité. Et bien sûr l’obésité est également liée au diabète de type 2.

Les symptômes du diabète de type 2 

À ses débuts, le diabète de type 2 entraîne peu ou pas de symptômes et passe souvent inaperçu durant plusieurs années. C’est une des raisons pour laquelle un grand nombre de personnes n’ont pas connaissance de leur état et, dans de nombreux cas, elles apprennent leur maladie lors d’une complication de santé liée au diabète. Une autre de ces raisons est aussi que les personnes qui se sentent bien font très rarement des bilans de santé incluant un dépistage de la maladie associé à un manque de connaissances sur les symptômes et des idées complètement erronées sur la maladie.

L’hyperglycémie peut provoquer certains symptômes, tels qu’une envie fréquente d’uriner (notamment la nuit car les reins produisent plus d’urine pour tenter d’éliminer le surplus de glucose dans le sang), une augmentation de la faim et de la soif, avec une sensation de bouche sèche, une somnolence excessive (surtout après les repas), une vision trouble ainsi que des infections bactériennes ou à champignon plus fréquentes (infections urinaires, vaginites, muguet, etc)

 

Insulinorésistance et insulinopénie

L’hormone impliquée dans le diabète est l’insuline : elle est produite par les cellules bêta du pancréas et rééquilibre le taux de sucre dans le sang. L’insuline permet au sucre (le glucose) de pénétrer dans le muscle où il est stocké sous forme de glycogène. Le glycogène est ensuite utilisé et consommé comme source d’énergie au fur et à mesure des besoins de l’organisme.

En l’absence d’insuline, le sucre pénètre difficilement dans le muscle et s’accumule dans le sang. L’altération du mécanisme d’entrée du glucose dans les cellules est au cœur de la survenue du diabète de type 2. L’insuline joue un rôle de transporteur qui est lui-même activé par un récepteur de l’insuline. Elle intervient donc comme un agent qui autorise l’entrée du glucose dans les cellules musculaires. Trop fréquemment sollicitées par une mauvaise hygiène alimentaire, avec l’âge, les cellules peuvent progressivement développer une résistance à l’action de l’insuline et leurs capacités de réaction s’émoussent : l’insulinorésistance est en route.

Simultanément, le pancréas peut, de son côté, faire preuve d’une moindre vitalité au fur et à mesure des années. Il continue de sécréter de l’insuline mais en quantité ou qualité insuffisantes : l’insulinopénie est en chemin.

Lorsque l’insulinorésistance et l’insulinopénie se manifestent, l’entrée du glucose dans les cellules est perturbée et celui-ci s’accumule dans le sang, avec deux conséquences nocives pour l’organisme. La première concerne le sang : le taux de sucre est trop élevé amenant à une hyperglycémie. La seconde concerne les cellules qui sont insuffisamment nourries, et conduit au développement d’une hypoglycémie. Ces deux facteurs à réguler, d’une part l’hyperglycémie et l’hypoglycémie d’autre part, représentent une réelle difficulté dans l’équilibrage du diabète.

 

Prévention

Afin de diminuer considérablement le risque de diabète mais aussi des maladies cardiovasculaires, il est essentiel d’avoir une bonne hygiène de vie avec une alimentation équilibrée, ni trop sucrée, ni trop grasse (sans pour autant les supprimer complètement), et de pratiquer une activité physique régulière. Des bilans de santé avec une analyse de la glycémie à jeun devraient être effectués régulièrement afin dépister la maladie.

L’altération de la tolérance au glucose et de la glycémie à jeun sont des affections intermédiaires qui font la transition entre normalité et diabète. Les personnes qui en sont atteintes sont exposées à un risque élevé d’évolution vers un diabète de type 2, même si ce dernier n’est pas inévitable.

Les personnes qui sont déjà atteintes de la maladie du diabète doivent adopter une alimentation adaptée en glucides associée à une activité physique régulière afin de lutter contre la maladie. La glycémie doit être équilibrée et contrôlée régulièrement (l’auto surveillance) pour éviter des complications graves, pouvant entraîner à court terme un coma ou le décès, et à long terme parmi les plus fréquentes la cécité, la détérioration des reins, l’ulcération des pieds, ainsi que des maladies cardiovasculaires. En plus des visites chez leur médecin traitant, leur diabétologue et leur cardiologue, les diabétiques devront effectuer des visites chez des médecins spécialisés pour contrôler régulièrement leur dents (et leur gencives), leurs yeux et leur pieds qui sont particulièrement fragilisés par la maladie.