Deux milliards d’euros à sauver chaque année pour la Sécurité sociale, ce ne serait pas si mal. Pour réaliser cette participation au comblement du fameux trou, il suffirait que nous, bénéficiaires de la Sécu, et nos médecins traitants changions nos habitudes et réclamions haut et fort des médicaments génériques. Mais qu’ont-ils de plus ou de moins que les autres ?

 

Deux lettres, Gé, pourraient changer la face de nos pharmacies de quartier. Ces deux lettres sont le suffixe qu’il convient d’apposer au nom de certains médicaments pour leur donner l’étiquette de médicaments génériques. Des médicaments dont l’avantage majeur est qu’ils sont moins chers que les spécialités dont tout le monde (les médecins prescripteurs, les pharmaciens, l’homme de la rue) use habituellement. Moins cher donc moins efficace, de moindre qualité, susurrent les méfiants. Pas le moins du monde. Quelle différence y a-t-il donc entre la spécialité habituelle et le médicament générique ? Aucune, en dehors du prix (et du réflexe à s’en servir).

 

Moins bien ? Non, identique

Le travail des laboratoires pharmaceutiques est de rechercher les molécules susceptibles de soigner une affection donnée. Les recherches nécessaires sont souvent longues et coûteuses, sans que le laboratoire soit assuré qu’elles seront fructueuses, que la molécule sera commercialisable et qu’il pourra rentrer dans ses fonds, puis, bien sûr en tirer un bénéfice. Admettons pourtant que tout se passe au mieux : une molécule efficace, qui reçoit du ministère de la Santé une autorisation de mise sur le marché (la célèbre AMM), est protégée par un brevet et dite princeps. Ensuite, elle peut être commercialisée sous un nom choisi par le laboratoire, sous le conditionnement de son choix également, et éventuellement remboursable par la Sécurité sociale.

Naturellement, le laboratoire aura fait auprès des médecins tout le travail d’information nécessaire, voire de publicité. Après la date d’expiration du brevet, la molécule efficace entre, si on peut dire, dans le domaine public. Le médicament générique est un produit qui utilise la même molécule princeps, de même forme galénique, de même dosage. Bref, c’est le même médicament pour soigner les mêmes affections. Mais le laboratoire n’ayant plus à rentrer dans ses frais, le prix s’en trouve allégé de la part correspondante. Le médicament générique peut alors être commercialisé par le laboratoire qui l’a créé ou par un autre reproduisant sa formule.

Le coup d’envoi aux médicaments génériques a été donné par l’ordonnance d’avril 1996, mais le générique reste encore faible sur le marché. À l’époque, il y a donc deux ans à peine, le ministère de la Santé pensait qu’en l’an 2000, la proportion des génériques sur le marché serait de l’ordre de 10 à 15%, ou peut-être même, on peut toujours rêver, de 20%. Aujourd’hui, force a été de réviser réalistement les chiffres à la baisse : à cette date fatidique, la part de marché des génériques n’atteindra jamais que 5%. C’est cependant le double du marché actuel, mais ce qui ressemblait à une politique pleine de promesses reste à la traîne. Sont exclus de la liste des génériques les médicaments homéopathiques, les spécialités phytothérapiques (la molécule active des plantes ne peut pas faire l’objet d’un dépôt de brevet) et du reste, toutes celles qui n’ont pas été protégées, comme les médicaments anciens, tout à fait banalisés, ce qui semble une limitation incompréhensible. De plus, des laboratoires n’ont pas manqué de relever des obscurités ou un «flou artistique» quand il est à la fois question de médicaments génériques et de propriété intellectuelle, la question étant : le laboratoire est-il l’inventeur de sa trouvaille, au même titre, par exemple, qu’un écrivain l’est de son texte ?

 


> Les spécialités concernées

Certaines spécialités sont particulièrement représentées dans l’éventail des génériques :
• Les spécialités destinées au traitement des affections respiratoires.
• Les anti-infectieux.
• Les traitements de l’appareil locomoteur.
• Les traitements de l’appareil cardio-vasculaire.

Ces quatre classes représentent 75,9% du marché du médicament générique. Viennent ensuite les classes de l’appareil digestif et du métabolisme, du système nerveux, puis, les classes des immuno modulateurs, des organes des sens, des hormones, de l’appareil génito-urinaire, du sang et des maladies chroniques.


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Non-communication

Les pouvoirs publics, il faut bien le dire, ont souvent été maladroits dans leur manière de présenter les choses. N’y avait-il vraiment aucune autre alternative que de présenter les médicaments génériques comme moyen de faire faire des économies à la Sécu ?

Le message, principalement économique, n’est donc guère valorisant, ni pour la spécialité, ni pour les médecins qui vont la prescrire. Un peu de décorum n’aurait pas nui à l’ensemble de la communication. Mais les ministères considèrent en général un peu trop souvent que le seul argument recevable pour les contribuables est d’ordre financier. Bref, c’était austère et maladroit à la fois. Qu’en pensent les pharmaciens d’officine ? Pour eux, ce n’est commercialement pas très intéressant. Les grossistes répartiteurs, qui font leur marge bénéficiaire au pourcentage, sont évidemment hostiles au principe. Restent, aux deux bouts de la chaîne, le médecin et le malade. Le meilleur moyen de faire passer le médicament générique dans les mœurs, c’est de faire confiance au médecin prescripteur. Son autorité morale pousse doucement le patient vers de nouvelles habitudes. Après tout «si le docteur est pour, c’est que ça doit être bien». À l’heure actuelle, une étude réalisée pour les laboratoires Biogalénique montre que déjà 15% de médecins prescrivent des génériques pour un tiers environ de leurs prescriptions. C’est sur l’effet tache d’huile du mouvement que l’on peut espérer que le générique changera la face de nos moyens de nous soigner et de nos finances.

 


> Ce que dit la loi

Les mesures prises depuis 1994 marquent la volonté des gouvernements successifs de ralentir le rythme de croissance de la consommation des soins, en particulier des prescriptions pharmaceutiques. Les médecins prescripteurs ne sont pas toujours économes : on voit sur de nombreuses ordonnances des listes d’une trentaine de médicaments !

Cette politique porte le nom de maîtrise médicalisée des dépenses de santé. Il s’agit de lutter au plus vite contre le déficit de l’assurance maladie. Et les médicaments génériques, peuvent puissamment y contribuer.  Ce fût en octobre 1995 qu’a été signée la première convention portant sur la commercialisation de génériques sous dénomination commune internationale (DCI).

Puis l’ordonnance d’avril 1996 définit le médicament générique et le décret de mars 1997 institue le répertoire des médicaments génériques, imposant le préfixe «Gé» à ces médicaments, qui pourront être admis au remboursement, confirmant l’intérêt des pouvoirs publics pour les génériques. Les changements de gouvernement successifs ont continués dans le même sens, mais la mise en place reste néanmoins lente, faute d’une répercussion claire et précise auprès du corps médical. Aujourd’hui, près de 50% des médicaments en circulation sont des génériques.


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A chacun son rôle

Classe 1 : les biguanides
Les biguanides comme la metformine ont une action anti-hyperglycémiante mais ne donnent pas d’hypoglycémie. Ils réduisent  la glycémie en dehors et après les repas.

Classe 2 : les sulfamides hypoglycémiants et les glinides
Les sulfamides hypoglycémiants et les glinides stimulent la sécrétion d’insuline. Leur efficacité dépend de la capacité résiduelle du pancréas à secréter de l’insuline. Ils améliorent la glycémie avant et après les repas, mais peuvent occasionner des hypoglycémies.

Classe 3 : Les inhibiteurs des alpha-glucosidases
Les inhibiteurs des alpha-glucosidases retardent l’absorption des glucides après les repas. Ils agissent donc en réduisant la glycémie après un repas. Ils ne provoquent pas d’hypoglycémie.

Classe 4  : les incrétines
Les incrétines sont des substances libérées par le corps au début des repas, pour stimuler la sécrétion d’insuline. On les utilise soit en injection (GLP1), soit en diminuant sa dégradation par le corps grâce aux Gliptines

Classe 5 : les inhibiteurs du SGLT2
Les inhibiteurs du SGLT2 augmentent l’élimination du glucose par les urines. Le rein joue un rôle important dans la régulation de la glycémie, en éliminant le glucose quand la glycémie est trop élevée. Les inhibiteurs de SGLT2 augmentent la perte de glucose par les urines, ce qui permet de faire chuter la glycémie.

L’insuline : Le traitement de référence du diabète de «Type 1» est l’injection d’insuline
En cas de manque d’insuline, le traitement devient également nécessaire pour le diabète de type 2. L’insuline de synthèse injectable se substitue à l’insuline naturelle qui devrait être produite par le corps. Le médecin propose une solution d’insuline adaptée au profil glycémique du patient :
• une insuline lente, si la glycémie est haute le matin et basse dans la journée.
• une insuline rapide, si la glycémie monte après les repas.
• une association d’insuline lente et rapide, si la glycémie est haute à plusieurs moments de la journée ;

 

Le diabète évolue, le traitement aussi…
Aujourd’hui on sait stopper ou ralentir le diabète mais pas le guérir. Le traitement doit être prévu sur une longue période. L’évolution du diabète de type 2 nécessite une intensification du traitement, ce qui n’est pas en lien avec une aggravation de la maladie mais avec l’altération du pancréas et de la sécrétion d’insuline.

 


> Génériques et diabète

Les diabétiques concernés par les génériques ont souvent comme prescription :
• Metformine en lieu et place du Glucophage : Hypoglycémiants oraux (médicaments qui abaissent le sucre dans le sang).
• Gliclazide en lieu et place du Diamicron : Agent hypoglycémiant.
• Ramipril à la place du Triatec : Traitement et prévention de l’hypertension
• Les statines, «Créstor*» : Traitement et prévention du cholestérol
* Crestor, Tahor, Elisor, Zocor etc… 


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