Certes, bons nombres de nos lecteurs, savent ce qu’est le diabète gras… aussi, ce dossier est présenté aux nouveaux malades, il se déclare près de 50 000 nouveaux cas par an, c’est également un rappel à tous ceux et celles qui «oublient» la maladie et dont la glycémie ne cesse de grimper.

 

Le diabète «gras» ou diabète non insulinodépendant touche 1 personne sur 4 à partir de 40 ans. En effet, dès la quarantaine, le corps a tendance à mal gérer le sucre. Souvent ignoré au départ, cette affection entraîne de nombreuses et sérieuses complications qu’il faut absolument connaître et prévenir.

Tout le monde connaît le diabète insulinodépendant qui nécessite des injections d’insuline quotidiennes. Cependant, on a tendance à ignorer l’autre forme de diabète, que l’on appelle aussi «diabète gras» ou non insulinodépendant. Il survient le plus souvent à partir de 40-50 ans. Sans symptôme apparent au départ, ses conséquences sur la santé, au fil du temps et sans traitement, peuvent s’avérer graves. Pour savoir où l’on en est par rapport à sa glycémie, il faut consulter.

 

Le pancréas est en cause

S’il existe deux types de diabète sucré, un même organe est en cause dans les deux cas : le pancréas. Celui-ci a pour fonction de sécréter une hormone, l’insuline, dont l’organisme a besoin pour dégrader le glucose ou le sucre. Lorsqu’il y a un dérèglement de l’insuline, le taux de glucose sanguin s’élève et les signes de diabète apparaissent.

Le diabète se caractérise soit par un arrêt total et définitif de la fabrication d’insuline (diabète insulinodépendant), soit par une résistance à l’action de l’insuline et à un épuisement progressif de l’insulino sécrétion (diabète non insulinodépendant).

 

Une maladie très actuelle

Le diabète est typiquement une maladie dite «de civilisation». Elle est due essentiellement à une mauvaise hygiène de vie : alimentation déséquilibrée, nourriture trop riche en sucres et en matières grasses, manque d’activité physique. Les personnes qui présentent un embonpoint sont plus particulièrement exposées à cette affection. Mais on peut aussi souffrir de «diabète gras» et être mince. Aux causes environnementales, il faut ajouter des prédispositions génétiques. En France, le diabète gras représente 80 % des cas de diabète.

 

Ses mécanismes

Le diabète est dû à l’élévation chronique du taux de sucre dans le sang au-dessus des valeurs normales.

Le glucose (le sucre qui est dans le sang) provient des aliments ou du foie qui l’a stocké et le libère selon les besoins de l’organisme.

Sa concentration dans le sang ou «glycémie» varie habituellement entre 0,70g/l et 1g/l au maximum immédiatement après les repas. On parle de diabète à partir de 1,40g/l de glucose à jeun, à condition que cette concentration soit enregistrée à plusieurs reprises et à quelques jours d’intervalle. Normalement, l’insuline, sécrétée par des cellules du pancréas, module la production de glucose par le foie entre les repas et agit comme un frein à l’augmentation de la glycémie. En cas de diabète, l’organisme est incapable de maintenir une glycémie normale : c’est l’hyperglycémie.

 

Les risques encourus

On a tendance à considérer que le diabète gras ou non insulinodépendant est une forme mineure du diabète. Pourtant, il peut avoir des conséquences graves s’il n’est pas ou mal traité. Lorsque c’est le cas, il peut évoluer en silence pendant des années, sans symptômes ni douleurs apparents. Ce qui conduit souvent le malade à ne pas accepter sa maladie, lorsqu’il en prend connaissance, lors d’un examen de routine ou de l’apparition des premiers symptômes.

Si le diabète n’est pas dépisté, ou mal soigné, les malades peuvent souffrir au bout de plusieurs années des mêmes affections graves pouvant toucher les diabétiques insulinodépendants. Les complications sont de deux sortes : aiguës (crises d’hypoglycémie) et chroniques (infections urinaires ou de la peau). Ces dernières sont dues à des bactéries ou à des champignons touchant le plus souvent l’appareil urinaire (cystite) ou la peau (pied).

 

Les complications chroniques majeures

Elles apparaissent en général après 10 ans d’évolution, surtout si le diabète est mal équilibré. Elles sont principalement liées à l’altération des vaisseaux sanguins. Ce sont soit les gros vaisseaux (athérome), soit les petits vaisseaux (rétinopathie, néphropathie) qui sont touchés. Il s’en suit des complications cardio-vasculaires, rénales ou oculaires.

L’athérosclérose : Elle est due à un dépôt de cholestérol sanguin sur la paroi des artères aboutissant progressivement à leur obstruction. Elle peut être la cause de maladies très graves dont l’angine de poitrine, l’artérite ou l’infarctus du myocarde. Or, le diabète est un facteur de risque important de l’athérosclérose. Il en est de même de l’hypertension qui expose les artères à de fortes pressions. Le risque cardio-vasculaire est 2 à 4 fois plus élevé chez le diabétique que chez les autres personnes.

L’artérite : Elle entraîne un rétrécissement des artères des jambes et représente la première cause d’amputation non liée à un accident, chez les diabétiques. Si l’on est un gros fumeur, les risques sont augmentés.

La rétinopathie : L’œil est l’organe le plus touché par les complications du diabète. Le cristallin et surtout la rétine risquent d’être altérés. L’examen de «fond de l’œil» fait partie des examens systématiques de dépistage et de contrôle de l’évolution du diabète. Négligées, les altérations de la rétine peuvent aboutir à la cécité.

La néphropathie : Les vaisseaux du rein peuvent comme ceux de l’œil et du nerf être atteints par le diabète. On parle alors de néphropathie diabétique : une maladie très grave. L’atteinte rénale qui obéit à un processus lent et insidieux doit être dépistée le plus tôt possible pour éviter la dialyse.

 

Quand doit-on se faire dépister ?

Il est recommandé d’avoir recours à un dépistage précoce du diabète à partir de 40 ans. On doit le faire plus tôt si l’on rentre dans une catégorie à risques, soit :

• Si l’on a un parent diabétique.
• Si l’on a des kilos en trop au niveau de l’abdomen (obésité androïde).
• Si l’on souffre d’hypertension et/ou d’hypercholestérolémie.
• Pour les femmes, si l’on a mis au monde un enfant de plus de 4 kg.
• Pour dépister la maladie, une simple goutte de sang déposée sur un lecteur de glycémie permet d’avoir une première estimation du taux de sucre. Celle-ci doit être confirmée en cas de suspicion par une à deux prises de sang à jeun effectuées dans un laboratoire d’analyses de biologie médicale.

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Comment se soigner ?

Lorsque les analyses font apparaître une glycémie trop importante, le médecin prescrira un certain nombre de mesures afin de prévenir les complications du diabète. Avant tout, il faut miser sur le régime alimentaire et sur l’hygiène de vie (activité physique).

Le traitement du diabète non insulinodépendant doit d’abord chercher à ramener la glycémie à un taux normal grâce à la diététique, l’activité physique et, si besoin est, à un traitement médicamenteux. Plus on bénéficie d’un diagnostic précoce, meilleures sont les chances de stabiliser son diabète naturellement.

 

Les médicaments

Le régime associé à l’activité physique peuvent dans un certain nombre de cas suffire à normaliser la glycémie.

Le médecin peut également utiliser des médicaments ou hypoglycémiants (biguanides et  sulfamides hypoglycémiants). Une nouvelle classe thérapeutique vient de faire son apparition, les inhibiteurs des alpha-glucosidases qui agissent en ralentissant l’absorption des glucides dans l’intestin, et se faisant, diminuent l’hyperglycémie postprandiale.

L’homéopathie peut aider à corriger le terrain diabétique et à prévenir le diabète non insulinodépendant.

 

Les bonnes mesures

• En cas d’obésité, perdre du poids en réduisant les sucres simples et les graisses saturées : attention aux graisses et sucres cachés !
• Prendre 4 repas par jour dont un petit-déjeuner copieux et équilibré avec des sucres lents (céréales). Ne pas grignoter entre les repas.
• Réduire sa consommation d’alcool et arrêter de fumer : alcool et tabac sont des facteurs aggravants du diabète.
• Pratiquer une activité physique d’endurance, assez régulièrement.

 

Diabète et maternité

Les femmes diabétiques, insulinodépendantes ou non, doivent surveiller attentivement leur grossesse. Un taux de glucose élevé peut entraîner une malformation du fœtus ou un développement trop rapide entraînant un poids élevé du nouveau-né (plus de 4 kg) et des difficultés à l’accouchement.

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Les bienfaits du sport

L’activité physique améliore le métabolisme et  régule la glycémie comme le cholestérol.

Pour les non insulinodépendants, elle permet de repousser, voire d’éviter, le recours aux médicaments.

L’activité physique représente avec la diététique, l’un des éléments majeurs du traitement du diabète non insulinodépendant. D’ailleurs, on a constaté qu’il y avait deux fois moins de diabète dans les populations rurales actives que dans les populations urbaines sédentaires.

 

Des raisons de faire de l’exercice

L’exercice musculaire brûle les excès de graisses et de glucose du diabète non insulinodépendant. Il donne un meilleur équilibre et permet d’augmenter l’action de l’insuline tout en diminuant les risques cardiovasculaires.

Il développe les petits vaisseaux, en particulier ceux des membres inférieurs et augmente le pouvoir de réserve des muscles. Ces réserves permettent d’accumuler le glucose en excès dans les muscles et non pas dans le sang

Le sport est également conseillé aux diabétiques insulinodépendants. Mais dans ce cas, il faut apprendre à contrôler sa glycémie avant et après l’effort. Lors d’une activité intense, la consommation de glucose est augmentée. Il faut alors prévenir la crise d’hypoglycémie. Dès que la durée de l’effort est supérieure à 3/4 d’heure, il est nécessaire d’apporter des aliments riches en glucides facilement absorbables sous un faible volume (fruits secs, pain, biscuits, boisson sucrée).

Un contrôle de la glycémie pendant ou après l’effort permet de mieux orienter son alimentation.

 

Quel sport choisir ?

• Les sports recommandés sont : la marche, la natation, le vélo, le golf, le yoga, les gymnastiques douces.

• Les sports à éviter sont : l’alpinisme, la plongée sous-marine, les courses, les sports de combat, tous les sports brutaux et violents.

 

La diététique du diabétique

L’alimentation du diabétique doit être proche de l’alimentation «idéale» préconisée à tous. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne faut pas supprimer les glucides (sucres) mais plutôt les choisir et les quantifier en les répartissant sur tous les repas de la journée.

Le traitement de la maladie passe par la correction des erreurs alimentaires

Avant tout, il faut diminuer les boissons alcoolisées, les sucres rapides et les graisses saturées (d’origine animales).

Les diabétiques doivent en général suivre un régime modérément hypocalorique avec des repas équilibrés comportant des fruits (2 à 4 par jour), des légumes en abondance, de la viande maigre ou du poisson, des céréales et des féculents en quantité raisonnable. Le régime équilibré) 15% de protéines, 30% de lipides et 55% de glucides, un laitage et 1 fruit.


> 6 RECOMMANDATIONS

• Supprimez les sucreries. Remplacer le sucre par les édulcorants.
• Consommez les desserts sucrés (faux sucre) seulement en fin de repas où ils modifient moins la glycémie.
• Privilégiez les sucres lents qui n’entraînent pas de brusques montées de glycémie : céréales, pâtes, pain complet, riz, semoule (150 g maximum aux repas).
• Consommez des légumes à chaque repas : les fibres diminuent la vitesse d’absorption des sucres.
• Évitez ou supprimez les alcools et le tabac.
• Supprimez les grignotages entre les repas.


 

Maigrir s’il le faut !

En cas de surpoids, le médecin traitant prescrira un régime hypocalorique. Celui-ci ne devra pas être trop restrictif pour pouvoir être suivi normalement et sans grignotage. Il devra être personnalisé et adapté par un nutritionniste.

 

Le rôle du sucre

Le sucre est nécessaire pour le corps humain. Il est en quelque sorte le «carburant» principal de l’organisme. Ingéré sous forme de sucres rapides (fruit, miel, sucre blanc), de sucres lents ou d’amidon (pain, pâte, pomme de terre), il est digéré et transformé en glucose, afin que notre organisme puisse l’utiliser. Le glucose est alors véhiculé par le sang vers les différentes cellules de notre corps, il est stocké dans le foie ainsi que dans les muscles. C’est l’insuline, hormone pancréatique, qui permet l’utilisation du glucose dans le foie, les muscles et le tissu adipeux.

Le diabétique va privilégier les sucres lents et supprimer les sucres rapides (sucres, gâteaux et repas industriels sont à bannir).

Source : Roche Diabète Care

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