Née d’un mauvais rapport avec la nourriture et soi-même, la boulimie touche une femme sur cinq. Les crises suivent les accès d’anxiété et peuvent se déclencher épisodiquement ou bien s’installer définitivement.
Les boulimiques, dépendantes de leur irrésistible envie de manger, voient leur corps se transformer en fonction de leurs périodes de fringale ou de privation. Pour en finir avec ce type de comportement, il faut se remettre en question.

 

Il ne faut pas confondre la petite fringale passagère due à un événement exceptionnel et la crise de boulimie. Une personne est boulimique lorsqu’elle en arrive à manger sans faim et sans plaisir ce qui lui tombe sous la main, juste pour calmer son anxiété. L’acte de manger devient alors un pur automatisme. Lorsque le besoin de se faire vomir (50 % des boulimiques le font) est fréquent ou lorsqu’une personne se lève la nuit pour manger parce qu’elle n’arrive pas à dormir, alors il y a pathologie.

 

Deux sortes de boulimiques

Les psychologues ont remarqué qu’il y avait deux genres de boulimiques.  Il y a celles qui ont du mal à communiquer avec autrui à cause d’une blessure psychologique profonde venant de la petite enfance et qui consomment de grandes quantités de nourriture pour se rassurer.

Et celles qui sont simplement stressées sans pour autant afficher un trouble de la personnalité grave et qui, à chaque stress, calment leur angoisse ou leur panique en ingérant quelque chose. Dans les deux cas, la nourriture tient lieu d’anxiolytique.

 

Une faim d’amour qui vient de l’enfance

Les aliments sont étroitement liés à la vie affective, à l’amour, à la vie en société et aux rapports familiaux. Une des toutes premières expériences que fait le nouveau-né, c’est celle de la faim, sensation de malaise et de souffrance suivie de celle de bien-être procurée par le repas et la satiété. La nourriture devient l’occasion d’échanges affectifs entre la mère et l’enfant. C’est un moment de bonheur, ou nourriture et tendresse vont de pair.

Il arrive fréquemment qu’une mère suralimente son enfant pour lui témoigner de l’amour. Selon le comportement de la mère (possession, rejet, abandon) et les réactions de l’enfant, vont se tisser des liens plus ou moins complexes, parfois névrotiques, qui sont à la source de la problématique de la boulimie. Ce qu’on peut appeler le «cannibalisme affectif» peut tout à fait déclencher une fuite ou un refuge dans la nourriture. Une attitude qu’il faut veiller à ne pas reproduire avec ses propres enfants si soi-même on en a été victime.

 

Comment se soigner ?

Les boulimiques, contrairement aux anorexiques qui refusent leur corps et la vie en se réfugiant dans le mental, mangent pour se rassurer et savoir qu’ils sont bien vivants. Si les thérapies sont de «longue haleine» et laborieuses, tous les espoirs sont permis quant à la guérison. Parmi les techniques psychanalytiques, la bioénergie permet au patient de prendre conscience de sa personnalité d’emprunt. Les cures de diététique en centre thermal représentent également une bonne solution de soin. Coupé de son cadre quotidien et de ses mauvaises habitudes alimentaires, il devient plus facile de reprogrammer ses habitudes alimentaires.

 

La bonne humeur retrouvée

Des chercheurs anglais et américains, travaillent sur un médicament qui supprimerait le sentiment de faim en activant les neurones du cerveau appelés «PVHMC4R».
Cette activation volontaire empêcherait d’avoir faim, c’est en tout cas le résultat obtenu sur des souris de laboratoires. 

Pour le Dr Alastair Garfield et le Dr Bradford Lowell, co-auteur de l’étude et qui ont menés les essais, ce médicament (en activant les neurones concernés), aura un effet de satiété sur l’individu.  Il pourra alors traiter de l’embonpoint, voire de l’obésité, de la boulimie et d’un partie de l’alimentation du diabétique….une solution pour retrouver sa bonne humeur. 

 

Un vide à combler typiquement féminin

Davantage anxieuses et portées à combler leur vide intérieur qui correspond aussi à un vide physiologique, les femmes sont plus affectées par ce trouble du comportement alimentaire qu’est la boulimie. D’après les statistiques, 19 fois sur 20, le boulimique est une femme.

 

Arrêter de grignoter

Un coup de «blues» et vous vous jetez sur le paquet de cacahouètes ou de chips qui se trouve à portée de main.

Vous êtes nombreux à avoir ce type de réflexes pour éviter la mauvaise humeur, ou le blues. Le terme utilisé par les médecins est le grignotage émotionnel. Cet écart peut modifier à la fois votre glycémie et votre silhouette.

Il faut réussir à contrôler vos pulsions, voici quelques « trucs » faciles à mettre en place.

Concerne tous vos repas, tous vos aliments :
• Mangez et mâcher lentement.
• Prenez le temps de cuisiner vos aliments, vous les apprécierez d’autant plus.
• N’associez plus stress et émotions à sucré ou gras. Dites vous plutôt que maux de ventre, embonpoint, ballonnement, flatulences sont dus au gras et au sucre.
• Ne vous retournez pas vers un verre d’alcool, qui n’est qu’un leurre. Non seulement l’alcool va augmenter le sentiment de faim, mais également augmenter le taux de sucre dans le sang.
• Mangez à heures fixes, à votre faim en respectant des proportions raisonnables. 70/100 g d’entrée, 120/200 g de viandes ou poissons, 150 g de féculents, 150 g de légumes cuits, une portion de fromage, un fruit. Eau à volonté.  Non seulement vous n’aurez plus de «fringale» avec ces proportions et vous n’aurez plus envie de grignoter entre les repas.
• Ne passez pas votre temps à calculer vos calories. (avec les indications citées ci-dessus, vous êtes dans la norme)
• Trouvez une occupation, une passion, peinture, musique, sorties, cinéma, sport, lecture, club de bridge… les solutions ne manquent pas pour ne pas vous trouver seul(e) triste, ou abandonné(e) à votre sort.

Jamais la nourriture ne viendra combler un vide ou un état dépressif. 

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> Cinq gestes contre la faim

1 – Pour limiter le grignotage, s’obliger à prendre un petit déjeuner consistant. S’astreindre à faire 4 repas par jour sans attendre d’avoir faim.

2 – Pour éviter de manger copieusement le soir, trouver une activité compensatoire.

3 – Pratiquer une activité physique régulièrement. Cela permet de reprendre contact avec son corps d’une autre façon. Et de dépenser des calories plutôt que de les stocker. Le plaisir éprouvé à faire fonctionner son corps aide à respecter les horaires.

4 – Apprendre à maîtriser ses pulsions en ayant recours à la relaxation. Dès que l’envie de manger se fait ressentir, réfléchir positivement pour éviter de dévier vers le frigo et en même temps se décontracter. Respirer, faire quelques mouvements de détente ou s’allonger.

5 – Quand le besoin d’avaler quelque chose se fait ressentir, boire un verre d’eau ou mâcher un chewing-gum à la menthe. Le premier remplit l’estomac, le second anesthésie les papilles gustatives. Il s’agit de remplacer un geste par un autre et de limiter la sensation de manque.